• La laïcité et l'Etat

     

    Ce dossier s’attache à montrer les difficultés rencontrées par une société qui ne possède pas encore la notion de laïcité, et qui jour entre les opinions personnelles, religieuses, et politiques de ses acteurs.

     

    Il semblait au départ évident de continuer le dossier sur les imprimeurs par un sur les auteurs de l’époque.

    Mais l’œuvre s’avérait gigantesque.

    Ne sont cités que ceux qui ont fait l’objet avec leurs imprimeurs d’interdiction à cause de leurs convictions, qu’elles soient religieuses ou plus politiques.

     

     

    L’ORDRE ETABLI

     

    L’expression des opinions personnelles a toujours existé en littérature. Mais il a toujours été contrôlé ou réprimé.

    Leurs biographies sont ici plus que très fortement résumées, et ne sont inscrites qu’à titre indicatif, tant elles sont aussi mouvementées sur le plan personnel que riches sur le plan littéraire.

     

     

    LES REFORMATEURS

     

     

    CLEMENT MAROT

     

    Fils de Jean Des MARETS dit MAROT, marchand révoqué par sa corporation qui devient le poète en titre d’Anne de Bretagne,

    Clément Marot, (1496 décédé le 12 septembre 1544 à   Turin), après des études à la Sorbonne, est un des premiers poètes français modernes et un des précurseurs de la Pléiade, le poète officiel de la cour de François Ier.

    Malgré la protection de Marguerite de Navarre, sœur du roi de France François Ier, ses sympathies marquées pour la Réforme et pour Martin Luther lui valent la prison, puis l'exil en Suisse et en Italie après l’affaire des placards (écrits attribués à un pasteur de Neuchâtel, Antoine Marcourt et produits par Guillaume Farel) qui met à mal les relations catholiques / protestants.

     

    Libertin d’esprit et de cœur, il traduit Virgile et Lucien, écrit le roman de la rose (qu’il retouche par la suite car il le trouve  « vieilli »), ou l’enfer (description satirique du Chatelet et des gens de justice), 

    Il revient d’Italie, rapportant avec lui la règle du participe passé s'accordant avec l'auxiliaire avoir quand l'objet est placé devant le verbe.

    Marot publie la première édition critique des œuvres de François Villon en 1533 (soixante-dix ans après la disparition du poète français de la fin du Moyen Âge), contribuant ainsi à sa reconnaissance.  

    En 1541, il publie Trente Pseaulmes de David, mis en françoys par Clément Marot.

    Après l'ordonnance de Villers-Côterets (1539 – Elle oblige à la tenue de registres d’état civil pour les naissances), François 1er confie à Clément Marot la traduction des Métamorphoses d'Ovide.

    Celui-ci repart ensuite vers la Suisse, et meurt à Turin laissant un fils unique, Michel Marot.

     

    Marot a traduit cinquante psaumes de David en vers français (en fait, 49 psaumes et le Cantique de Siméon). Après sa mort, le nombre total a été porté à 150 pour compléter le psautier, par Théodore de Bèze. Les calvinistes s’approprient ce corpus, qui, le dotent de mélodies, en font leur principal livre de chant pour le temple appelé  Psautier de Genève ou Psautier huguenot.

     

     

    PHILIPPE DUPLESSIS MORNAY

     

    Philippe DUPLESSIS-MORNAY, (né le 5 novembre 1549 à Buhy, Val-d'Oise — mort le 11 novembre 1623 à La Forêt-sur-Sèvre, Deux-Sèvres) est un théologien réformé, un écrivain et un homme d'État français, l'un des hommes les plus éminents du parti protestant à la fin du XVIème siècle, surnommé « le pape des huguenots ».

    Il parle et il écrit le latin classique, le grec et l'hébreu, l'allemand et il se fait comprendre en néerlandais, en anglais et en italien. Il semble connaître la Bible par cœur ; ses écrits révèlent un vaste savoir historique et géographique, tourné d'abord vers l'Antiquité, mais il connaît aussi fort bien l'Europe de son temps.

    Duplessis-Mornay s'oppose à toute contrainte en matière de religion. Il est partisan de la tolérance.

    Sa devise est un reflet fidèle de son caractère : « arte et marte » (« par le talent et par le combat »).

    Duplessis-Mornay prend la tête du ressort de la sénéchaussée de Saumur, avec un agrandissement appréciable sur le pays de Bourgueil.

    En 1599, il fonde l'« Académie protestante », (celle dont PORTAU fut imprimeur) afin d'assurer la formation des adolescents et des futurs pasteurs. Cette académie rayonne sur toute la France, est connue dans l'Europe entière et attire de nombreux étudiants français et étrangers.

    Duplessis-Mornay crée également à Saumur une « Académie d'Équitation », qui donnera naissance au XVIIIème siècle à l'actuelle École de Cavalerie de Saumur (le « Cadre noir »).

     

     

    CALVIN

     

    CALVIN, né Jehan CAUVIN, naît le 10 juillet 1509 à Noyon en Picardie. Le père, Gérard Cauvin est notaire de la cathédrale et responsable du tribunal ecclésiastique. La mère, Jeanne le Franc, est fille d'un aubergiste de Cambrai. Gérard destinait ses fils à la prêtrise.

    Jean Calvin, à l'âge de douze ans, est employé comme greffier par l'évêque et adopte la tonsure, devenant chapelain de l'autel Notre-Dame-de-la-Gésine de la cathédrale de Noyon. Il entre au collège de la Marche à Paris où il perfectionne son latin. Puis il intègre le collège de Montaigu en tant qu'élève en philosophie, ayant pour condisciple Ignace de Loyola.

    En 1525 ou 1526, il intègre l'université d'Orléans où il étudie le droit. Puis il entre à l'université de Bourges en 1529 et yapprend le grec.

     

    À l'automne 1533, Calvin adopte les nouvelles idées de la Réforme protestante.

    En 1532, Calvin obtient sa licence en droit.

    Calvin rencontre à Genève Guillaume Farel qui lui demande avec insistance de l'aider dans son travail de réforme.

    En 1537, il devient « pasteur ».

    Soutenant les propositions de Calvin, le Conseil de Genève vote les Ordonnances ecclésiastiques le 20 novembre 1541.

    Ces ordonnances définissent quatre types de fonctions ministérielles :

    -        les pasteurs pour prêcher et administrer les sacrements,

    -        les docteurs pour instruire les croyants dans la foi,

    -        les Anciens pour assurer la discipline

    -        et les diacres pour prendre soin des pauvres et des nécessiteux.

    Ces ordonnances appellent également à la création d'un Consistoire, tribunal ecclésiastique composé d'«Anciens» laïcs et de pasteurs. Le Consistoire ne peut juger que des affaires religieuses sans implications devant la justice civile.

    Le gouvernement civil conteste cependant ce pouvoir et le 19 mars 1543, le Conseil décide que toutes les condamnations seront infligées par les autorités civiles.

     

    En 1542, Calvin, adaptant un livre liturgique utilisé à Strasbourg, publie La Forme des Prières et Chants Ecclésiastiques, persuadé que la musique soutient la lecture de la Bible. Le psautier originel de Strasbourg renferme douze psaumes de Clément Marot ; Calvin ajoute dans la version genevoise plusieurs hymnes de sa propre composition.

     À la fin de l'année 1542, Marot se réfugie lui-aussi à Genève et compose dix-neuf autres psaumes. 

    Après maintes sanglantes péripéties, l'autorité de Calvin devient incontestée durant les dernières années de sa vie. Il jouit d'une réputation internationale en tant que réformateur distinct de Martin Luther.

    Calvin est intéressé par l'introduction de la Réforme en France, son pays natal. Il y soutient la formation d'églises en fournissant des livres et en envoyant des pasteurs. Entre 1555 et 1562, plus de 100 ministres sont ainsi envoyés en France. Cet engagement est entièrement financé par l'église genevoise.

    À Genève, Calvin se soucie de la création d'un collège. Le site de l'école est choisi le 25 mars 1558 et l'établissement ouvre ses portes le 5 juin 1559. L'école est divisée en deux parties : un Collège, ou schola privata, et un lycée, appelé Académie ou schola publica. Calvin parvient à convaincre Théodore de Bèze de se charger de la fonction de recteur.

    Calvin meurt le 27 mai 1564 à l'âge de 54 ans.

    Après la mort de Calvin et de Théodore de Bèze, son successeur, le Conseil municipal de Genève reprend progressivement le contrôle de fonctions relevant précédemment du domaine ecclésiastique. La sécularisation est accompagnée d'un déclin de l'église. Même l'Académie de Genève est éclipsée par les universités de Leyde et d'Heidelberg qui deviennent les nouveaux bastions des idées de Calvin, qualifiées de calvinisme pour la première fois par Joachim Westphal en 1552.

     

     

    PIERRE DE LA PLACE

     

    Né vers 1520 à Angoulême et assassiné le 25 août 1572 à Paris, Pierre de La PLACE est magistrat, jurisconsulte, philosophe, historien et écrivain protestant français, victime du massacre de la Saint-Barthélemy.

     Il fait des études à Poitiers, où il assiste aux conférences de Calvin, et se fait remarquer par l’écriture d’une Paraphrase de quelques titres des Institutes.

    Il est nommé à la Cour des aides de Paris. Il y remplace Jacques Lhuillier / Luillier / l’Huillier, descendants d’Étienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris du XIVème siècle et d’Eustache de Laistre, chancelier de France au XVème siècle.

    Il adhère à la Réforme, tout en restant modéré, comme son ami Michel de L'Hospital - président de la Chambre des comptes de 1555 à 1560 puis chancelier de France à partir de 1560.

    Il se retire en Picardie et écrit des traités : De la vocation et manière de vivre à laquelle chacun est appelé en 1561 et Du droit usage de la philosophie morale avec la doctrine chrétienne en 1562.

     

    En 1565, l’œuvre principale de La Place parut, anonymement : Commentaires de l’état de la religion et de la république sous les rois Henri & François seconds & Charles neuvième, en 7 livres.

     

    Il était déjà partisan d’une séparation de l’Église et de l’État.

     

     

    BERNARD DE PALISSY

     

    Bernard PALISSY est né dans le sud-est de la France vers 1510 et est décédé à la Bastille en 1589 ou 1590 « de faim, de froid et de mauvais traitements ».

     

    Il se convertit à la religion réformée et en subira toutes sortes de persécutions, comme nombre des coreligionnaires qu’il côtoie :

    -        Philibert Hamelin, prêtre de Chinon converti à la religion réformée, qui fuit à Genève où il devient imprimeur mais également l’élève de Calvin, puis qui revient prêcher à Saintes.

    -        Charles de Clermont en 1557, pasteur et successeur de Philibert Hamelin. Charles de Clermont assisté de Jean de la Place donne cohésion au mouvement de la réforme à La Rochelle.  Il sera également le premier pasteur de Marennes.

    -        Guy Patin, son disciple alors qu’il publie des écrits sur les abus des fragments précieux dans les compositions pharmaceutiques, dont l’usage est alors recommandé. Guy Patin devenu doyen les fait enlever des compositions. Il serait devenu par la suite le modèle du Bourgeois gentilhomme de Molière

     

    Sa devise est « Povreté empêche les bons espritz de parvenir ».

    Il ne cessera de mêler recherches artistiques, savantes et religion.

    Il est engagé comme arpenteur géomètre en Saintonge, dessine le parc du château de Troissereux, possède un cabinet de curiosités, devient hydraulicien et naturaliste.

    Il étudie successivement le dessin et la peinture sur verre avec son père, puis la cuisson des émaux, met petit à petit au point l’émail blanc, apprend la poterie, et passe vingt ans de sa vie à mettre au point un procédé de glaçure. Il introduit ainsi en France la faïence. 

    Il obtient le brevet d’inventeur des rustiques figurines du roi.

     

    Bien que ne parlant ni le grec ni le latin, Il fait imprimer :

    -        Architecture et ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency, 1562.

    -        la Recepte véritable à La Rochelle.

    -        Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu'artificielles, Paris, 1580. Portant sur le cycle de l’eau

    -        L’Art de terre

     

     

    THEODORE AGRIPPA d’AUBIGNE

     

    Théodore Agrippa d’AUBIGNE, est le fils du juge Jean d’Aubigné, d'origine roturière, et Catherine de L’Estang, de petite noblesse, qui meurt en lui donnant la vie. Né le 8 février 1552 au château de Saint- Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, c’est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français, connu pour Les Tragiques, poème héroïque racontant les persécutions subies par les protestants.

    Il est baptisé dans la religion catholique mais est élevé dans la religion calviniste, qu’il soutient sans relâche.

    Agrippa apprend entre autres disciplines, le latin, le grec et l'hébreu.

    Envoyé à Genève en 1565, Agrippa y poursuit ses études sous la protection de Théodore de Bèze.

    Aubigné aurait fait partie de l'Académie de musique et de poésie qui siège au Palais du Louvre.

    Amateur des mascarades et des joutes, il invente des divertissements de cour et se fait connaître comme expert en magie.

     

    Chef de guerre, il s'illustre par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l'Église romaine, ennemi de la cour de France et souvent indisposé à l'égard des princes, il s'illustre par sa violence, ses excès et ses provocations verbales.

     

    À sa grande horreur, son fils Constant d'Aubigné abjure le protestantisme en 1618 pour mener une vie de débauche dans le château paternel de Maillezais, avant de tuer sa première femme, qu'il surprend en flagrant délit d’adultère dans une auberge, puis de se remarier en prison à Jeanne de Cardilhac qui donnera naissance à Françoise d'Aubigné, la future marquise de Maintenon, maîtresse puis épouse du roi de France Louis XIV.

     

     

    FRANCOIS DE LA NOUE

     

    François de La Nouë, dit Bras de fer, seigneur de La Noue-Briord, de La Roche-Bernard et de Montreuil-Bonnin, né en 1531 au château de la Gascherie, à La Chapelle-sur-Erdre et mort le 4 août 1591 à Moncontour, est un capitaine huguenot sans doute dès 1558.

    Sa foi l'engage dans les guerres civiles, au cours desquelles il se forge une réputation de grand capitaine.
    Il s'illustre en prenant Orléans et Saumur à la tête de seulement cinquante cavaliers.

    Au cours de la troisième guerre, il est nommé par Louis Ier, prince de Condé gouverneur de La Rochelle et des provinces de Poitou, Aunis et Saintonge.

    À la mort de François de Coligny d'Andelot, il est nommé colonel-général de l'infanterie. En 1570, il est grièvement blessé au siège de Fontenay-le-Comte et doit être amputé du bras gauche. Un mécanicien de La Rochelle lui confectionne alors une prothèse métallique, ce qui lui vaut le surnom de Bras-de-fer. Grâce à cette opération, il peut remporter de nouveaux succès : il s'empare de Niort, de Marennes, de Soubise, de Brouage et de Saintes.

     

    Il place de fermes espoirs dans la politique de tolérance civile alors suivie, qui s'appuie sur une grande politique internationale de rapprochement avec les puissances protestantes, d'éloignement à l'égard de l'Espagne et d'aide plus ou moins couverte aux révoltés des Pays-Bas.

    Il échappe au massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572.

    Pendant la quatrième guerre civile, La Nouë devient gouverneur de La Rochelle avec l'accord de Charles IX. Il organise alors la défense de la ville, mais assiste à l'issue du siège de La Rochelle dans le camp royal, sans prendre part aux combats. Il signe finalement la paix le 24 juin 1573.

     

    Pendant la cinquième guerre, il organise en Poitou la prise d'armes du mardi gras. Il se trouve à la pointe du combat des publicains (c'est-à-dire les défenseurs du bien public), qui recrutent parmi les modérés des deux bords.

     

    Puis il quitte la France pour apporter son soutien aux protestants révoltés des Pays-Bas.

    Mais il se voit contraint de battre en retraite puis est fait prisonnier pour cinq ans, période pendant laquelle il écrit un commentaire sur l'histoire de Guichardin et compose les Discours politiques et militaires, publiés en 1587 à Bâle, en 1590 à La Rochelle, en 1592 et en 1612 à Francfort.

    Célèbre pour sa galanterie, son sens de l'honneur et sa pureté de caractère, François de La Nouë force l'admiration de tous, ce qui va concourir à rendre ses conditions de détention épouvantables, et les conditions de sa libération exagérées.

    Entre 1586 à 1588, François de La Nouë s'exile à Genève, où il rencontre Théodore de Bèze. Il fait publier ses Discours politiques et militaires, et laisse une abondante correspondance.

    Le 16 juillet 1591, François de La Nouë est mortellement blessé à la tête durant l'assaut de la ville de Lambale en Bretagne. Transporté à Moncontour pour y recevoir des soins, il y décède le 4 août 1591.

    Lorsqu'il apprend sa mort, Henri IV prononce un éloge funèbre en l'honneur du guerrier défunt : « c'était un grand homme de guerre, et encore plus un grand homme de bien : on ne peut assez regretter qu'un petit château ait fait périr un capitaine qui valait mieux que toute une province ».

     

     

    JEAN DE L’EPINE

     

    Jean de l’Epine / l’Espine est né en 1506 à Daon (Mayenne). Il se fait moine de l’ordre des carmes.

     Appelé aussi " de Spina ", théologien réputé, il est le prieur des Augustins d'Angers, un ordre qui procure de nombreux cadres à la Réforme.
    Après le supplice de Jean Rabec, il se détache ouvertement du catholicisme en 1561 lors du colloque de Poissy, où il croise sans doute Théodore de Bèze. Il est en relation épistolaire avec Jean Calvin dès 1550. On le trouve pasteur de 1561 à 1597 dans différentes villes. Devenu ministre de la nouvelle religion, il devient pasteur de l'église protestante qui vient d'être crée à Saumur. Prédicateur réputé, il est nommé ensuite à Fontenay-le-Comte, qu'il quitte bientôt après pour aller desservir La Rochelle, où il passe, selon Louis-Étienne Arcère, plusieurs années. En 1564, il est appelé à Provins pour y établir le culte protestant. Lors de la nuit de la Saint- Barthélémy, il réussit à échapper à la mort en se sauvant déguisé en domestique.

    Puis il se rend à Genève ; mais, au mois de juillet 1576, il est appelé comme pasteur à Saumur. Deux ans plus tard, le Synode national de Sainte-Foy le donne à l'église d'Angers, qu'il paraît avoir desservie jusqu'au traité de Nemours. Forcé de fuir en 1586, il se retire à Saint-Jean-d'Angély.

    L'Espine est placé comme ministre à Saumur où il mourut en 1597.

     

    Ses ouvrages comprennent des sermons, des lettres, des livres de théologie et de polémique religieuse où, dit Pierre Bayle, la piété et la bonne morale paroissent avec éclat. Il y aussi des ouvrages de morale théorique, des écrits moraux de circonstance, et enfin 7 livres d'excellents discours.

     

     

    PIERRE DU MOULIN

     

    Pierre Du Moulin (1568-1658) est un théologien protestant français.

    Sa famille maternelle fait partie des victimes de la Saint-Barthélemy.

    Ses parents passent de place en place à la recherche d’un lieu sûr pour pouvoir y pratiquer leur religion.

    Il vit ainsi un temps en Angleterre, au contact de la religion réformée wallonne, mais aussi à Leyde, qui possède alors une grande université protestante, et où il fréquente notamment Joseph Juste Scaliger.

     

    En 1595, il publie sa première œuvre, de nombreuses fois rééditée  : La Logique françoise.

    Vers 1638, il écrit « Esclaircissement des controverses salmuriennes » qui circule neuf ans à l'état de manuscrit avant d'être imprimé ; il en permet la publication en 1647.

     

     

    THEODORE DE BEZE

     

    Théodore de Bèze naît le 24 juin 1519 d’une famille de la petite noblesse. Son père, Pierre de Bèze (1485-1562), juriste et héritier d’une fortune liée au travail industriel des forges et à de nombreux bénéfices ecclésiastiques, est le bailli royal de sa ville natale.

     

    Son frère Nicolas, membre du parlement de Paris l’emmène à Paris avec lui pour qu’il y soit instruit.

    Son oncle le plaça en 1528, à neuf ans, à Orléans, dans la famille de l’helléniste allemand Melchior Volmar Rufus de Rottweil, le maître de Calvin à Paris.

    Théodore de Bèze suit son maître à Bourges. En 1534, il revient à Orléans pour étudier le droit. Il y passe quatre ans (1535-1539).

    Après une licence en droit le 11 août 1539, il commence la pratique à Paris.

    Il s’intéresse au protestantisme, publie un recueil de poésies latines mais il tombe gravement malade et se rend à Genève. Il y est accueilli par Jean Calvin.

    Il est nommé le 6 novembre 1549 professeur de grec à l’ Académie de Lausanne.

    Il continue d’écrire, notamment pour défendre les vaudois, tout en voyageant.

    Bèze s’établit à Genève en 1558. Il y occupe d’abord la chaire de grec à l’Académie nouvellement établie puis, après la mort de Jean Calvin, on lui offre également la chaire de théologie.

    En 1560, Théodore de Bèze est à Nérac, à l'invitation d'Antoine de Navarre, où il prêche la Parole de Dieu à Jeanne d'Albret et commence à organiser la résistance ecclésiale et politique des huguenots à la persécution.

    En 1562 il devient l’aumônier, le trésorier et le conseiller spirituel et politique du principal chef protestant français Louis, prince de Condé. C'est le début de la Première guerre civile (1562-1563), le prince de Condé lance un appel aux armes le 12 avril 1562 après le massacre de Wassy, du 1er mars.

    Le 7 mars 1563, accusé d'avoir inspiré l'assassinat de François de Guise par Poltrot de Méré, Bèze est de nouveau de retour à Genève après une vingtaine de mois passés en France.

    Il continue de voyager pour obtenir des troupes, à la demande de Condé.

    Il succède à Calvin après la mort de celui-ci.

    En mars 1571, Bèze préside le Synode national des Église réformées de France à La Rochelle, où sera rédigée la Confession du même nom. Il

    Après le massacre de la Saint-Barthélemy dès le 24 août 1572, il use de son influence pour que les réfugiés reçoivent bon accueil à Genève.

    Théodore de Bèze meurt dans sa maison de Genève, huit ans plus tard, le 13 octobre 1605 et on l’enterre à la Direction des Magistrats, au Temple Saint-Pierre.

    Il aura soutenu toute sa vie son opinion à travers les polémiques religieuses à l’intérieur même de la religion réformée.

     

     

    AVOIR UNE LOI POUR TOUS  

     

    Réformer la religion ou / et L’Etat ? 

     

    Si les réformateurs de cette époque étaient souvent des réformés (protestants), ils n’en restent pas moins que les humanistes ne s’enfermaient pas dans un camp, mais essayaient de composer entre leur foi et leur conception de la société.

     

    De fait, beaucoup de ces réformateurs, comme certains catholiques, souhaitaient réformer une société qui s’ouvrait aux nouvelles découvertes géographiques, scientifiques, mais aussi aux différents modes de gouvernement rencontrés dans leurs voyages.

    Mais cela remettait en cause les monopoles de l’époque : religieux sur les consciences, royaux pour la politique et la loi.

     

    Aussi, pour réduire les réformés au silence et les contraindre à rentrer dans le rang, le roi a promulgué à certaines périodes l’interdiction pour les réformés de tenir des registres d’état civil.

    De fait, ils n’avaient plus même une existence légale.

    Pendant la période appelée « du désert », s’y sont ajoutées les interdictions d’exercer certains métiers (presque tous), de les héberger, de se réunir …

     

     

    Les coustumes

     

    Dès le premier Moyen-âge, le besoin de réguler les cités et les campagnes poussent les gens à adopter des coutumes, c’est-à-dire un ensemble de règles orales nées des habitudes et acceptées dans un espace local. Elles sont souples car fluctuantes dans le temps, et ne nécessitent pas de changement de l’écrit, puisqu’elles ne le sont pas.

    Ces « coustumes » se constituent en corpus de règles acceptées et appliquées par conviction qu’elles se doivent d’exister et d’être respectées. L’obligation juridique de respect n’existe pas encore.

     

    En avril 1454, Charles VII ordonne par l’ordonnance de Montils-lès-Tours en avril 1454 leur rédaction, obligeant à leur re- discussion par les représentants des trois ordres ... Son application trainant, Charles VIII précise la procédure de sa mise en place : interprétation des coutumes en place visant à leur amélioration.

    La plupart des coutumes écrites datent de la première moitié du XVIème siècle.

    Dans la seconde moitié du même siècle, les réformations de ces coutumes viseront à les unifier et de faire prévaloir une « coutume générale » sur les coutumes locales.

     

    Mais la seule loi unificatrice connue jusqu’alors est celle de l’Eglise catholique, et beaucoup de discussions autour des coutumes mettent en cause ses doctrines.

    De plus, elle est la seule pendant des siècles à noter les actes d’état civil, à travers les registres paroissiaux, obligatoire depuis François 1er :

    -        - 1539 et l’ordonnance de Villers-Cotterêts pour les baptêmes

    -        - auxquels s'ajoutent  les mariages et les décès dans  l’ordonnance de Blois de 1579.

     

    Beaucoup de réformés adoptent dans les périodes de guerres religieuses la profession d’avocat, d’autant qu’à certaines époques, certaines charges leur sont interdites, ainsi que le droit de résider dans les villes, ou pire encore, comme pendant la période des dragonnades.

    Harcelés juridiquement de 1661 à 1685, leur goût pour le droit s’accentue encore, jusqu’à l’édit royal de 1685 (Louis XIV) leur interdisant d’être avocats, après avoir été interdits des métiers du livre et de ceux de la santé.

    Ces dispositions poussent nombre d’entre eux à abjurer, d’autant qu’il est autorisé de les séparer de leurs enfants.

    Un soutien éducatif et même financier est proposé aux nouveaux convertis, confié de 1676 à 1693 à Paul Pélisson.

    Beaucoup d’entre eux vont choisir l’exil et émigrent, bien que cela soit interdit. D’autre vont au désert : ils vivent clandestinement en France, dans des zones délaissées et dans la pauvreté, comme à Meschers, en Gironde, ou encore en Ardèche. Les dragons qui les surprennent dans des assemblées clandestines les exécutent alors en masse.

    Les autres vont travailler à d’autres modes d’action pour vivre en accord avec leur conscience.

     

    Les sanglantes batailles de religion pour des raison de doctrines cachent en fait une bataille pour l’organisation de la société, entre :

    -        la nécessité d’avoir un état civil et de lois pouvant garantir la « permanence » de l’identité des personnes et des biens (contrats notariés) et donc la reconnaissance par tous d’un même règlement avant même la reconnaissance d’une doctrine

    -        le besoin du maintien de l’unité du pays sur le plan politique et militaire

     

    L’organisation étatique doit comme à toutes les époques composer entre :

    -        le désir de certains de maintenir l’ordre tel qu’il est, pour des raisons d’opinion ou de pouvoir

    -        celui de prendre en compte les connaissances qui évoluent pour des raisons politiques, scientifiques, géographiques ou personnelles.

     

    Avec souvent des oppositions conflictuelles frontales  et quelquefois quelques  soutiens appuyés ou plus discrets …


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