•  

    La généalogie est une activité étonnante.

    S’y plonger pour y chercher en quoi la vie passée des familles peut apporter au présent pousse à se poser des questions bien plus générales que le nom de l’arrière-grand-père où le lieu où sont nés nos ancêtres :

    -        A travers les actes d’état civil, on reconstitue des familles :

    o   Quels étaient les événements marquants de leur vie (baptêmes, mariages et décès),

    o   Comment étaient-ils vécus (contrat de mariage ou bénédiction à l’église, enterrement avec cortège ou juste mention du décès)

    o   Quelles étaient les alliances de ces familles, et donc leur rapport à la société : mariages de filles très jeunes, mariages entre cousins dès que l’empêchement de consanguinité était dépassé, mariages dans le même milieu social, remariages entre veufs / veuves, situations sociales des témoins …

    -        Mais cette promenade dans les actes permet aussi d’observer la structure de la société : les métiers des mariés, parents ou témoins, leurs situations géographiques (métier de la commune, métier des commerçants ou artisans ayant un domaine d’activité professionnelle plus ou moins éloigné, métiers d’itinérants (voiturier, écuyer, colporteur, maçon …). Contrairement aux « on dit » généralisés, même les campagnes les plus reculées étaient sujettes au brassage des populations, à travers les commerces du blé, de la farine, du vin, et les alliances entre bourgeois ou noblesse de robe … Les mariages y étaient endogènes (réalisés dans la communauté proche), mais cette communauté était étendue aux cousins installés dans des communes plus lointaines, et les réunions familiales lors des grands-événements étaient souvent de formidables occasions de nouer des alliances entre des couples dont les résidences étaient, pour l’époque, éloignées.

    -        L’observation des actes permet aussi de voir si la société privilégiait des rapports plutôt verticaux avec le pouvoir (du roi ou de la République), ou horizontaux permettant ainsi un fonctionnement plus démocratique qui ne s’est pas marqué dans l’histoire avec un grand « H ».

     

    Après avoir vu quelques journaux de voyage, que les esprits ouverts de la Renaissance écrivaient un peu comme ils aménageaient des cabinets de curiosité, en collectionnant des « récits de voyage », nous allons nous intéresser à quelques-uns de ces esprits qui ont tenté de profiter de l’essor de l’imprimerie pour publier des livres pas toujours cautionnés par l’église ou le roi, à savoir les pouvoirs en place.

     

    S’ils ne cherchaient pas à troubler l’ordre établi, leur liberté d’esprit, même encore incomplète, les poussaient à évoluer dans les milieux :

    -       - Liés aux textes :

    o   Religieux, car la religion catholique est encore prédominante

    o   Littéraires, comme à toutes les époques

    o   Scientifiques / géographiques, techniques comme le voulait une certaine ouverture aux sciences comme découvertes individuelles, d’où les cabinets de curiosité

    -      -  Dans un entourage professionnel :

    o   Lié aux nouvelles techniques d’imprimerie, d’origine étrangère et souvent protestante, échappant ainsi aux copistes qui étaient souvent des moines ou des écrivains « sponsorisés » par des seigneurs

    o   Avec des professionnels issus du monde :

    §   Des menuisiers car les premiers graveurs de lettres utilisaient le bois, avant de fondre le métal,

    §  Des peintres/ dessinateurs / graveurs, sans doute un héritage des enlumineurs du Moyen-âge, ce qui poussera peut-être les éditeurs d’alors à utiliser une marque visuelle / un logo comme « signature » de leur travail, en plus de leurs références,

    §  Des musiciens (pour l’impression des textes de musique, les luthiers étant tout à fait capable de créer aussi des modèles de notes)

    §   Des écrivains et des comédiens, sachant que les nobles les plus fortunés s’attachaient parfois une compagnie de comédiens, comme Monsieur, le frère du roi …

     

    Les références des textes et mentions sont cités en fin de dossier, souhaitons sans trop d’erreurs.

    Enfin, la liste des ouvrages données à chaque paragraphe sert surtout d’indicateur pour suivre le périple de ces imprimeurs.

    Sans doute des listes plus complètes peuvent être construites à partir des éléments donnés sur Wikipédia, dans les catalogues des bibliothèques ou des livres rares ….

      

    LES BERTON / BERTHON


     

    JEAN BERTON, imprimeur, typographe - Limoges 1496 / 1530

     

    L'abbé Legros se base sur « une Chronique manuscrite » et « un terrier de l'église de Saint-Pierre de 1540 pour situer l’origine de cette famille à Tours.

     

    Limoges est alors une ville double, regroupant un de ses foyers autour du château des vicomtes de Limoges, l’autre étant le quartier de la cité, situé autour de la cathédrale.

    Jean Berton y est domicilié au château (21 janvier 1496), puis rue Fourie (28 mars 1504), puis près de l’église Saint Pierre du Queyroix (20 juin 1505), il n’aurait jamais exercé dans le quartier de la cité.

    Encore vivant en 1523 (acte du 4 décembre 1523 de la bibliothèque du séminaire de Limoges), il serait décédé avant le 4 février 1530.

     

     

    Impressions connues :

     

    Bréviaire à l’usage du Diocèse de Limoges - 21 janvier 1493. Conservé à la Bibliothèque royale de Copenhague (il avait appartenu au comte de Thott 1703/ 1785 comte danois, ministre d’état, bibliophile et collectionneur de livres – données Wikipédia), puis acquis par la Bibliothèque nationale.

    Missel à l'usage du diocèse de Limoges - 21 août 1500.

    Second missel à l’usage de Limoges - 20 juin 1505

     

     

    PAUL / PAULY BERTON, libraire et imprimeur – Limoges 1518 / 1533

     

    Propriétaire de la maison de la Rue Fourie le 4 février 1530, il est probablement le fils de Jean Berton.

    Il transfère son atelier dans le quartier de la cité, peut-être face à la concurrence de Jean Richard de la Nouaille, installé dans le quartier du château. Paul a déjà quitté ce quartier épiscopal en 1529.

    En 1533, il est élu conseiller de ville et répartiteur des tailles pour le canton de Fourie (qui comprend la rue Fourie).

     

     Il résulte, d'un passage des registres du parlement de Bordeaux, cité par M. Desmaze dans son livre intitulé Curiosités des anciennes justices et rappelé dans la Revue critique (tome VIII, p. 469) par M. Em. Picot, que Paul Berton aurait embrassé la Réforme et se serait vu condamné à l'amende pour avoir vendu, peut-être même imprimé des ouvrages peu orthodoxes :

    « L'arrêt en question, copié sur les registres mêmes de la Cour par M. Fray Fournier, et daté du 14 avril 1551, avant Pâques, ne porte pas, contrairement à ce qu'on a prétendu, que l'imprimeur sera banni de la ville de Limoges ni qu'il subira préalablement la peine du fouet. C'est son complice (et associé), un libraire, du nom de Johan Aviset, que les juges condamnent au fouet.  

    L'arrêt ci-dessus a été connu par Desmaze (Curiosités des Parlements de France d’après leurs registres, p. 1863, 8°, p. 75). »  « Paul Berton et Jean Aviset (sic), imprimeurs libraires à Limoges, convaincus d'imprimer des livres réprouvés, sont condamnés au fouet et à faire amende honorable. » 1551, Parlement, B. 8'7, reg. »

    Source : Annales du bibliophile, du bibliothécaire et de l'archiviste / publiées par Louis Lacour - Gallica

     

    Sur internet, figure un arrêt extrait des « Archives historiques du département de la Gironde – Tome XLV - Paris Alphonse Picart ET FILS – 13 avril 1552. Arrêt du parlement de Bordeaux condamnant Paul Berton, imprimeur à Limoges, et Jean Croiset, à l'amende honorable et au bannissement. »

    «  Page 271 : Arrêts du parlement de Guienne CONCERNANT L'HISTOIRE DES DÉBUTS DE LA RÉFORME DANS LE RESSORT DE CE PARLEMENT transcrits par M. H. PATRY.

    N° LXVI – 13 avril 1552 - ARRÊT condamnant Paul Berton, imprimeur à Limoges, et Jean Croiset, à l'amende Honorable et au bannissement. Les livres imprimés par eux seront brûlés en leur présence.

    Entre le procureur général du Roy demandeur en cas d'excès, crimes et délictz, d'une part, et Paol Berthon, imprimeur de Limoges, et Jehan Croiset, prisonniers detenuz en la conciergerie, defendeurs, d'autre. Veu le procès criminel faict en la court et oys en la gehayne, lesd. Berthon et Croiset, dict a esté que la Court pour les cas resultans dud. procès condenne lesd. Berlhon et Croiset à faire amende honorable au parquet de l'audience de lad. court, estans à genoulx et teste nue et ayans en leurs mains chascun ung cierge de cire ardans, demander pardon à Dieu, ait Roy et à justice et dire que temereremen et follement ilz ont imprimé et exposé en vente les livres au procès mentionnez, lesquelz seront rompuz et dilacerez en leur presence.

    Et en oultre lad. court condenne led. Jehan Croiset à estre baptu et fustigué par l'execuleur de la haulte justice par les carrefours aeoustumez de ceste ville de Bourdeaulx et le bannist à perpetllité du ressort de lad. court et faict lad. court inhibiçion et defense aud. l'ol Berthon et à tous autres imprimeurs et libraires de ne imprimer ne vendre telz et semblables livres scandaleux et commovans Je peuple à sedition à peine de la hart, et enjoinct à ceulx qui en auront devers eulx de les remectre aux greffes des courts des jurisdictions desquelz ilz, sont derneurans pour eslre rompuz et dilacerez. Aussi ordonne que le preseint arrest sera leu et publié à Limoges aux lieux où l'on a acoustumé faire proclamations. Et sera ung nommé Jehan Langelier prins au corps en quelque lieu qu'il pourra estre apprehenclé et mené en la conciergerie pour estre contre luy procedé comme il apartiendra par raison. »

     

    Impressions connues :

     

    Augustini Dathi Senensis opusculum in Elegantiarum preceptis - 18 mai 1518 provenant de presses à la même adresse que Jean Berton.

    Statuts synodaux de Philippe de Montmorency, évêque de Limoges - 1519 – Conservés aux Archives du département de la Haute-Vienne.

    Le Bréviaire de Bourges (1522) seul ouvrage connu imprimé dans la cité. Le psautier de Grandmont (5 août 1529) semble avoir été imprimé dans le quartier du château.

    Le Missel à l'usage de Limoges, 1538, imprimé de nouveau « dans la maison de Paul Berton, rue Fourie ».

     

    A noter qu’à Agen, en 1526, Antoine Reboul utilise une figure sur bois grossièrement gravée (les menuisiers ayant gravé les lettres sur bois avant que n’existent les fondeurs de lettres) et des caractères majuscules provenant de l'atelier de Paul Berton. Cet Antoine Reboul, fils ou neveu du libraire d’Agen Guillaume Reboul, se serait installé à Genève et serait entré dans les discordes portant sur les droits des éditions genevoises tout comme Antoine Vincent (voir plus loin).

     

    MARTIN BERTON

     

    Nul ne sait quels liens de parenté le lient aux autres Berton, même s’il est admis qu’il fait partie cette même famille.

     

    Source « Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze - 1" LIVRAISON 1893 (JANVIER- FEVRIER - MARS) » 

    Martin Berton est installé près du monastère Saint Martial, dans le local qu’occupera plus tard Claude Garnier et que celui-ci transférera après rupture de leur association dans le quartier Saint Michel.

     

     

    Claude Garnier, dit Saupiquet, associé de Barthélémy Berthon - typographe à Limoges

     

    L’amplitude des dates d’activité, 1520 à 1588 (68 ans) plaide pour l’existence de deux Claude Garnier, peut-être parents, voire même père et fils, dans la ville de Limoges :

    -        Claude Garnier, associé à Martin Berton dès le mois de septembre 1520, continua de travailler après le départ ou la mort de son associé. Son atelier est situé près du monastère Saint-Martial comme on le voit par la souscription du Bréviaire de Saint-Martial. Il dirige cet atelier à Limoges pendant trente-huit à quarante ans (jusqu’à 1558 / 1660). En 1550, un « Claude Garnier », imprimeur tient de l'abbaye de Saint-Martial une vigne qu'avait précédemment possédée Gilles Berthon. Ce Claude Garnier aurait transporté ses presses dans la rue Ferrerie, près l'église de Saint-Michel des Lions entre novembre 1528 et février 1553, date inscrite sur la nouvelle édition du Missel du diocèse. Ce serait lui aussi qui aurait publié le Bréviaire de l'évêque César de Borgognonibus paru en avril 1557.

    -        -          Claude Garnier, imprimeur dans cette dernière ville de 1576 à 1588.

     

      

    BARTHELEMY BERTON – 1563 / 1573

     

    Barthélemy est le fils de Paul ; il exerce son métier de libraire et imprimeur à Limoges en 1559.

    Aucun ouvrage connu n’a été imprimé par lui à Limoges.

    Apparemment, il aurait quitté très vite la ville moins de six ans après le jugement de 1551 concernant Paul Berthon, la maison de la rue Fourie ayant été vendue par Barthélémy, François et Léonarde Berthon à de nouveaux acquéreurs. Ces deux derniers étaient frères et sœur, ou neveux du maître typographe.

     

    La même année, Jean et Olivier de Minières, munis eux aussi d'un matériel lyonnais qui n'a pas encore été identifié, quittent à leur tour les bords du Rhône et s'arrêtent à Angoulême où ils créent une nouvelle imprimerie qui poursuit son activité jusqu'en 1602.

     

    Barthélémy Berton adhère de bonne heure au protestantisme et se réfugie à Lyon. Puis il quitte Lyon en 1563 sans doute sous les agissements d'Antoine Vincent, le tout-puissant libraire lyonnais « qui finançait la plus grande partie des imprimeries et des maisons d'édition lyonnaises », très liées aux éditions genevoises (voir plus loin).

    Il revient à Marennes en Saintonge où il imprime des Psautiers et des Nouveaux testaments aujourd'hui perdus, sans doute grâce à l’appui d’Antoine de Pons, qui fut aussi le protecteur de Bernard de Palissy. 

    Son séjour à Marennes est de courte durée, et il s'établit à La Rochelle en 1562- 1563 apportant avec lui tout ou partie du matériel de l'imprimeur libraire lyonnais Nicolas Edoard.

    Celui-ci est correcteur d’imprimerie chez l’imprimeur libraire Thibaud Payen dès 1551 (Thibaud Payen est originaire de Troyes et successeur de Laurent Hylaire dont il adopte la devise : « La fortune sourit aux audacieux et repousse les timides ». Il traduit des textes notamment espagnols et italiens. Il figure en 1569 parmi les « huguenots réduictz. Thibaud Payen publie en 1542 un texte pour Antoine Vincent. ), puis à son compte à partir de 1554 à Lyon puis à Paris en 1561 – 1563 avant de revenir à Lyon en 1564.

     

    Barthélémy Berton possède la seule imprimerie de La Rochelle pendant huit ans. … Les ouvrages qu’elle produit demeurent modestes.

    Son arrivée coïncide à peu de chose près avec le moment où les éeformes y prennent de l'importance, et avec l'édit de pacification de 1563. Aussi, après des débuts difficiles, il paraît trouver dès 1564 de l'appui auprès de ses coreligionnaires et des membres du gouvernement de La Rochelle, son beau-père, Jean Pierres, étant lieutenant civil et criminel de la cité. En 1565 se place sa première publication politique importante, la réimpression, sans adresse typographique, des Commentaires de l'estat de la religion et république..., attribués à Pierre de La Place, qui ont joué un grand rôle dans la propagande de la Réforme. La même année, la publication de 47 sermons inédits de Calvin soulève un tollé à Genève, dont les imprimeurs estimaient jouir d'un privilège exclusif.

     

     

    Impressions connues :

     

    L'Architecture et Ordonnance de Bernard Palissy une plaquette où Bernard Palissy décrivait l’Architecture et ordonnance de la grotte rustique construite pour le duc de Montmorency (1563)

    Les Psaumes mis en rime françoise (1563)

    La Forme des prières ecclésiastiques (1563)

    Deux ouvrages dont un traité du pasteur protestant rochelais Yves Rouspeau,

    Une édition des Quarante-sept sermons de M. Jean Calvin (1504), qui, donnée sans le consentement de Genève, lui attira des difficultés, les ministres se voyant frustrés des remises de 8 % que l'édition de cet ouvrage aurait dû valoir à la communauté des diacres. Mlle E. Droz a sans doute raison de déceler en cette affaire les agissements d'Antoine Vincent, le tout-puissant libraire lyonnais « qui finançait la plus grande partie des imprimeries et des maisons d'édition lyonnaises ». Berton n'imprimera plus désormais de livres religieux.

     

     

    JEAN DE MINIERES

     

    Bulletin philologique et historique jusqu'à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques Année 1962

     

    Jean de Minières, bientôt associé à son fils Olivier, originaires d’Angoulême, prend ouvertement position en faveur des protestants à partir de 1568.

    L'imprimerie de Jean de Minières aurait été sinistrée au cours d’une guerre civile et l'imprimeur se serait replié sur La Rochelle emportant avec lui une partie de son matériel et en particulier des majuscules gravées et historiées.

    En 1568 et 1570, s'institue une étroite collaboration entre l'imprimeur d'Angoulême et son confrère de La Rochelle Barthélémy Berton, qui se voue dès lors tout entier à la propagande politique. Au cours de ces deux années, les deux ateliers publient les mêmes textes ; en outre Minières aide Barthélémy Berton en lui prêtant des majuscules ornées.

    Cette entraide est particulièrement remarquable dans « L’Histoire de nostre temps », anthologie de la littérature de combat anticatholique et anti- guisarde sortie des presses de Berton en 1570.

     

    Tandis que Jean de Minières retourne à Angoulême en 1571, Barthélémy Berton meurt en 1573 ; sa veuve, qui maintient en activité son atelier jusqu'en 1575, ne semble pas avoir entretenu de rapports avec les imprimeurs d'Angoulême. Passé 1572, Jean et Olivier de Minières reprennent leur activité, mais cessent de se consacrer à l'impression d'ouvrages protestants ; jusqu'en 1602 leurs presses fonctionnent au ralenti.

     

    Impressions de Barthélémy Berton à cette époque :

     

    Les libelles de Pierre de la Place, de Louis de Bourbon, de la reine de Navarre, de l'avocat Jean de la Haize

    Des ouvrages de combat imprimés à l'étranger mais portant l'adresse de La Rochelle, expression du calvinisme français.

     

    Berton a sans doute participé à la défense de la ville, lors du siège de 1572-1573, se rangeant du côté des plus exaltés, qui souhaitent l'invasion anglaise, et réimprimera les pamphlets venus d'Angleterre.

     

    Au total, Mlle Droz retrouve quarante-sept éditions de Barthélémy Berthon, la plupart en français.

     

    Sa veuve continue son œuvre et, en l'espace de deux ans, édite dix-huit ouvrages et en remet en vente deux volumes publiés précédemment. Il s'agit pour la plupart de plaquettes relatant les événements locaux, des pamphlets contre les massacreurs et d'ouvrages de propagande religieuse, lancés parfois sous des adresses supposées.

    Après l'édit de pacification de juillet 1573, le gouverneur François de la Noue groupent les Mal Contents ou Politiques, protestants et catholiques, et il semble utiliser les presses de la veuve Berton, tandis que Jean Portau met les siennes au service d’Henri de Bourbon.

     

    JEAN PORTAU, actif de 1573 à 1589 :

     

    En 1573, l'officine Berton passe à sa veuve.

    Dès janvier 1576, Jean Portau (1573-1589) devient acquéreur de sa maison et de son matériel. Il travaille jusqu’en 1589.  Mlle Droz lui attribue trente-huit impressions pour quatorze années d'exercice ; partir de 1523 cet inventaire est certainement incomplet.

    Sa production consiste en ouvrages de propagande du parti calviniste, « anticatholique, anti - ligueuse, anti - guisarde et par conséquent anti- espagnole ».

     

     

    THOMAS PORTAU / PORTHAU / PORTHAUX, PIERRE HAULTIN ET JEAN MOUSSAT :

     

    A la mort de Jean Portau, Thomas Portau, très certainement son fils ou peut-être seulement son parent, prend sa suite avant 1589. Il utilise un matériel assez proche de celui de Pierre Haultin, dont il pourrait avoir été l'apprenti.

    Il reprend le matériel de Berton et de sa veuve, matériel qu’on retrouve chez René Troismailles, puis chez Antoine André et enfin chez Jean Moussât, gendre de Thomas Berton, l’imprimeur des Tragiques d'Agrippa d'Aubigné.

     

    Thomas Portau transporte son atelier :

    -      -  D’abord à Niort (1589),

    -      -  Puis à Pons de Saintonge (1590 / 1594), ville de naissance d’Agrippa d’Aubigné

    -      -  De nouveau à Niort (1594 / 1600), 

    -     -   Enfin à Saumur (Juillet 1600 / 1623), à la demande du gouverneur Philippe Duplessis-Mornay, dont il devient l’imprimeur attitré. Il y publiera 106 ouvrages.

    o   Il laissa son matériel à son gendre René Troismailles demeuré à Niort où il imprima jusqu'en 1610. Sa veuve Elisabeth Portau, puis son successeur à partir de 1610, ancien commis de Portau, Anthoine André (qui décède en 1612) et sa femme Jehanne Philippes continuèrent sans doute d'utiliser ce matériel jusqu'à ce qu'il soit transmis en 1614 à Jean Moussât.

    o   Son atelier de Saumur est quasi-détruit lors des troubles de 1621, mais il le relance jusqu’au 20 janvier 1623, date de sa mort.

    -        Il épouse en secondes noces (1603) Madeleine Hay, petite fille de Barthélémy Berton, qui poursuit son activité jusqu’en 1625, date de son propre décès. Son ancien apprenti, Jean Bureau, part s'installer à la Forêt-sur-Sèvre, afin d'y imprimer les Mémoires de Duplessis-Mornay.

    -        Leur fille Marie Portau épouse l'imprimeur Jean Moussat, qui reprend l'activité de ses beaux-parents.

     

    Impressions connues :

    " Histoire véritable de certains voïages périlleux et hazardeux sur la mer ", ouvrage en forme de parabole dédié à Duplessis-Mornay, publié à Niort.

    De l'institution, usage et doctrine du sainct Sacrement de l'Eucaristie en l'Eglise ancienne par Duplessis-Mornay (1604)

    Mystère d'Iniquité " de Duplessis-Mornay, avec le portrait de l'auteur par Léonard Gautier (1611)

    Bible au format in-quarto, comprenant une préface par Maître Jean Calvin, la traduction de la Bible de Genève, des notes marginales, des psaumes avec leur musique, des prières et un rituel (1614)

    Ouvrages des grands esprits de la Réforme : Théodore de Bèze, les frères Rivet, le gouverneur Duplessis-Mornay.

    Bible, sermons, controverses, réfutations et dénonciations. 

    Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze (une réédition en sera faite en 1615 par l’imprimeur Pierre Pié de Dieu)

     « Histoire du Grand et Admirable royaume d'Antangil... Par I.D.M.G.T. " ( Bibliothèque Mazarine, n° 22 248 ). Première utopie jamais écrite en français qui montre un monde égalitaire, des Provinces unies, ouvrage attribué à Jean de Moncy, professeur à Tiel, une redistribution d’un texte publié à Leyde.

     

     Il emploie trois marques typographiques :

    La porte large et la porte étroite

    Une marque mystique, dite vraisemblablement d'inspiration rosicrucienne : la croix de Moïse et les roses, sur un serpent crucifié sur une croix en tau, entre deux rosiers issant du stauros, flanqué de deux devises, à gauche : ex spina rosa, et à droite : ex cruce corona. Il fait généralement figurer son nom sur les ouvrages qu'il a édité.

    Le soleil éclairant la lune et la terre

     

      

    PIERRE HAULTIN

     

    Les Haultin ont exercé à La Rochelle le métier d'imprimeur et de fondeur de caractères, en particulier de caractères de musique, de 1571 à 1623.

     

    Au moment où disparaît Barthélémy Berton, La Rochelle a déjà accueilli un nouvel imprimeur, Pierre Haultin ;

    -        Il est issu d'une famille implantée dans les métiers du livre dans la Province du Maine.

    -        D’abord installé à Paris dès 1523, en tant que fondeur imprimeur et libraire parisien. Il est probablement formé à Paris, dans l'entourage de Charlotte Guillard, sa tante. Son activité de « tailleur de lettres d’imprimerie » est documentée par les archives en août 1546. C’est un fameux graveur de caractères qui passe pour avoir, le premier en France, gravé des poinçons de musique (d’après Louis Desgraves).  Haultin publie en 1549-1550 quatre ou cinq éditions et une demi-douzaine de brochures juridiques. Il exerce à l'enseigne de la Queue-de-Renard, avec son beau-frère Jean Ruelle, mari de Marie Haultin. Il y est en lutte aux tracasseries du pouvoir, et il doit plusieurs fois fuir la capitale pour fait de religion. On perd la trace de Pierre Ier Haultin à Paris en octobre 1570.

    -        Il part pour Lyon en 1550, et y visite Genève. Il permet ainsi aux éditions genevoises de réaliser un bond qualitatif. Les Bibles en français étaient de meilleur papier et à plus bas prix que celles de Genève, décision qui provoqua des plaintes des Genevois.

    -        Il revient à Lyon en 1558, où il reste quatre ans.

    -         En 1562, il part à Paris. Il s’y associe avec l'imprimeur et graveur de musique Nicolas Du Chemin. Mais dès le mois de juillet de la même année, il est absent pour cause de religion. Il repart pour Lyon quelques mois, puis pour Orléans alors protestante (1565), enfin il regagne Paris où il publie des ouvrages en direction des Réformés.

    -        Inquiété de nouveau par la justice, en 1567, puis 1570, sollicité par Jeanne d'Albret, reine de Navarre, déçue par les travaux exécutés pour elle par Berton en 1568 et 1569, il part définitivement pour La Rochelle.  Il délaisse alors son activité de graveur de caractères pour se consacrer à l’édition d’ouvrages protestants, comme « les Articles présentez au Roy par les députez de la Royne de Navarre et de Messeigneurs les Princes », les Sainctes prières de Pierre Martyr, les textes contre les Guises de Philippe du Plessis-Mornay, des traités théologiques de Jean de L’Epine, ainsi qu’un nombre impressionnant de petits pamphlets relatifs aux guerres de religions.

     

    -         Pierre Haultin imprime jusqu'à sa mort en 1587- . 

     

    JEROME HAULTIN

     

    En 1575, Pierre Haultin (sans doute le père) vend des matrices d'imprimerie à son neveu Jérôme Haultin, qui devait s'établir à Londres l'année suivante comme fondeur de caractères, puis lui succéder en 1588.

    Par la suite, l'affaire passa à Camille Hertmann, puis à Pierre Pie de Dien, de 1601 jusqu'en 1623. Le matériel typographique est alors acheté par Denis Lesné, imprimeur à Rennes.

     

    Un autre neveu de Pierre Haultin, Denis Haultin, après avoir vendu du matériel typographique à Londres où il séjourne plusieurs années, prend à Montauban en 1589 la succession de Louis Rabier et y imprime jusqu'en 1619.

     

     

    Les ouvrages publiés par les HAULTIN :

     

    Les ouvrages en français sont l'immense majorité :

    -        d'abord les ouvrages religieux :  Bibles et Nouveaux testaments, dont le Symbole national de Saumur (3-16 juin 1596),  œuvres d'écrivains protestants, en tête Duplessis-Mornay,  Pierre Du Moulin, Jacques de l'Espinet, Théodore de Bèze, Marnix de Sainte-Aldegonde alors que les pasteurs de La Rochelle le sont fort peu.

    -        Relativement peu d'ouvrages politiques :  des pamphlets et des brochures,

    -        Un peu d'histoire, de littérature (Du Bartas), de droit, de médecine et de voyages,

    -        de la musique, Psaumes (ceux de David dans la version de Marot et Theodore de Beze), œuvres d'Orlando de Lassus et de Claude Le Jeune.

     

     

    MOUSSAT

     

     Jean Moussât s’installe à Niort dans les deux périodes qui entourent sa collaboration avec Agrippa d'Aubigné, c'est-à-dire les années 1614-1615 et 1621-1626.

    Marchand libraire et maître imprimeur, il épouse en 1610 Marie Portau, fille de Thomas Portau.  

     

    Son atelier fonctionne :

    -      -  A Saumur depuis mai 1614 dans l’ancien atelier de son beau-père. Il vit dans la maison de l’avocat Pierre Durand, ainsi qu’un marchand cordonnier nommé Pierre Grizon. Il édite alors avec son associé Claude Girard (un rapport avec l’imprimeur Pierre Girard ?)

    -    -    Puis à Niort où il travaille au moins huit ans.

    -    -    Il arrange, par traité passé le 8 mai 1614, chez le notaire Augier, le retour à Saumur de son apprenti Paul BILLAULT, fils de l'orfèvre Jean BILLAULT. Cet accord donne la date à laquelle Jean Moussât s'installe à demeure dans cette ville où il se trouve peut-être déjà depuis quelques semaines, le temps de mettre au clair la succession à l'entreprise de Jeanne Philippes, la veuve d’Antoine André, l'ancien facteur de Thomas Portau,

    -     -   Moussat a bien été débauché de Niort et il a dû prendre une ou plusieurs gabarres pour acheminer par voie d’eau son matériel, ses hommes et sa famille jusqu’à Maillé où il vit dans une semi-clandestinité

    o   Au mois d'octobre 1615, Théodore Agrippa d’Aubigné accepte une charge de Maréchal de camp dans l'armée de Condé, levée pour la deuxième fois dans le cours de l'été pour empêcher le mariage espagnol de Louis XIII. Il fera de Jean Moussat son imprimeur attitré.

    o   Le bail à ferme du 23 octobre 1615 date la mise en gérance de la boutique et du fonds de librairie de Jean Moussât au profit de son confrère de Fontenay-le-Comte, le libraire Jacques d'ANGICOURT, pour 10 livres par an payables par quartier (par trimestre). Le fond est estimé à 1052 livres et 13 sols et l’acte doit être reconduit selon le rythme inhabituel de baux de 18 mois (au lieu de 36), avec un compte-rendu mensuel des ventes.

    -        Il retourne à Niort en 1622. Il décède en mai 1568.

     

     

    Impressions connues :

     

    Advis sur la nécessité et forme d'un S Pierre de La Primaudaye avec l’aide de Claude Girard, son confrère 1611

    Concile pour l'union des Eglises chrestiennes en lafoy catholique, et sainct exercice d'icelle.

    Deux coutumiers l'un du pays de Saintonge, l'autre du pays et Duché d'Angoûmois, et un manuel scolaire (1615) pour les besoins du collège réformé.

    Traité de rhétorique d'Orner Talon A partir de cette date, Jean Moussat devient l’imprimeur exclusif d’Aubigné.

    Les tragiques d’Agrippes d’aubigné

    Histoire universelle

     

     

    NICOLAS DUCHEMIN actif de 1541 à 1554. / ETIENNE DESHAYES 

      

    Nicolas DUCHEMIN, né à Provins (77), au début du seizième siècle, contemporain de Guillaume Le Bé, graveur et fondeur de caractère particulièrement pour la musique rue St Jacques, perfectionna l'art de la typographie musicale.

    Fils d'un graveur en caractères, il se fit aider dans ses recherches et tâtonnements par des artistes comme Nicolas de VILLIERS (fils de Thomas de VILLIERS, libraire à Paris, en 1529) et Philippe DANFRIE, ou DANFRIF, né en Cornouailles (Basse-Bretagne), graveur et tailleur général des monnaies de France.

      Nicolas Duchemin occupe une librairie rue Saint-Jean-de-Latran à Paris en 1572. (Arch. Nat., Y 112, f 379 v°). Il décède en 1565. 

     

    Ses poinçons et matrices passèrent plus tard dans les ateliers du fils Le Bé. Ils finirent par servir aux nombreuses éditions de musique des Ballard, conjointement avec ceux de Guillaume Le Bé (le père).

     

    Recueil de Chansons spirituelles i554,

    Art, science et pratique de pleine musique et de l'institution musicale, très utile, profitable et familière, nouvellement composée en français, ïn-12 en i556,

    Missoe modulatoe; c'est un recueil de messes mises en musique par Goudimel, Orlando de Lassus, Philippe de Mons et autres compositeurs du temps, in-81558,

    oeuvres musicales parmi lesquelles se trouvent des chansons de Claude Goudimel, des Psaumes entre 1554 et 1558

     

    Nicolas Duchemin épouse en premières noces Catherine Delahaye, pupille du libraire Poncet de Preux (Archives de Paris), et en secondes noces Jeanne Deshayes, sans doute liée à la famille de l’imprimeur Deshayes suivant :

    « Paris - 8 décembre 1548. — Etienne Deshayes, libraire, et Jeanne Gareau sa femme, prennent à bail, au loyer de 90 1. t., une maison de la rue des Sept-Voyes, appartenant à la Grande Confrérie des Bourgeois, faisant le coin de la rue des Amandiers, contiguë à l'image Saint-Etienne et tenant par derrière à l'image Saint-Nicolas. (Arch. Nat., S 860.)

    Précédemment louée à Pierre Vidoue, imprimeur, et à Jeanne Garreau, sa femme, qui épousa sans doute Etienne Deshayes en secondes noces. » Archives nationales

     

     

    LES IMPRIMEURS ET LA RELIGION

     

    Les imprimeurs n’étaient bien entendu pas libres d’éditer comme ils le voulaient.

    Au service des auteurs et des commanditaires, ils pouvaient tout aussi bien éditer des bibles que des textes considérés à l’époque comme dissidents, écrits soit par des scientifiques, soit par des protestants, soit par des démocrates. Bien sûr, ils n’étaient pas exempts de sanction, même dans les Académies protestantes :   

     

     

    Archives municipales de la ville de Saumur – Fonds de l’Académie protestante

     

    « Et tout d'abord permettez-moi de vous transporter à l'Académie de Saumur, le lundi 28 février 1619

    M. Gouverneur de celle ville et Sénéchaussée de Saulmur, et le Recteur et le Conseil extraordinaire de l’académie establie audit lieu, assemblés, ayant reçu lu plainte de M. Cameron professeur en théologie et Pasteur Duncan, Gédé et Schevez, professeurs en ladite

    Académie et encore dudit Duncan, Principal du Collège, touchant un certain libelle diffamatoire envers français, de naguère imprimé et affiché et publié en ceste ville contre l'honneur de leur nation en général et en particulier de leurs personnes, qualités et profession contre les nommés MM. Jehan Bachellet, escholier estudiant en théologie, natif de Metz; François  Leskout, natif d’Amsterdam en Hollande, et à présent compagnon relieur en la boutique de Thomas Portau, imprimeur de ceste Académie et Jehan Bureau, natif de ceste ville,  apprenti imprimeur en la maison dudit Portau vu les dits libelles et ouy lesdits Bachellé, Leskout et  Bureau en leurs confessions, dires et déclarations, signées d'eux, auxquels a este représente ledit libelle et par eux reconnu coupable; lesdits plaignants ouïs sur ledit faict et sur ce qui  s’est passé ensuite d’iceluy depuis l’affiche dudit libelle qu'autres faits incidents en la matière; et que tant lesdits  plaignants qu'accusés se sont soubmis au jugement de M. le Gouverneur et desdits sieurs Recteur et Conseil dessusdits le tout diligemment veu, examiné et considéré, après l'invocation du nom de Dieu; a esté par lesdits ordonné et conclud que lesdits Bachellé, Leskout et Bureau, pour réparation de la faulle par eux commise, comparoir en l'une des salles du Collège, en présence des Recteur, Professeurs et aussi des Principal, Régents et Escholiers, tant publics que classiques, lesquels seront assemblés à cet effet au son de la cloche; pour, là, déclarer auxdits plaignants, savoir: pour ledit Bachellet qu'indiscrètement, malicieusement et sans subject et mesmes contre vérité et debvoir de sa profession il a composé lesdits vers et libelle injurieux, dont il se repent, en demande à Dieu pardon, au Roy, à M. le Gouverneur; auxdits sieurs Recteur et Conseil de l’académie, auxdits plaignants en les priant au nom de N. S. J.-Christ ne s'en vouloir souvenir; lequel en outre sera rayé du roolle et matricule  des estudiants en théologie et  exclu des leçons et autres exercices de ladite académie; de plus sera ledit libelle et tous les extraits qui s'en trouveront lacérés et cassés en leur présence par le bedeau ;  

    Ledit Leskout déclarera que malicieusement il a intrigué et prié ledit Bachellé de composer ledit libelle, aidé à l'impression d'iceluy et de l'avoir affiché ; dont il demandera pardon à Dieu, au Roy, à M. le Gouverneur, auxdits Srs  Recteur et Conseil de l'Académie et aux parties plaignantes;

    Ledit Bureau qu'impudemment et témérairement il a imprimé ledit libelle, dont demandera pardon, comme les dessuds.

    En outre, défenses aux et estudiants de s'assembler et faire députations sans permission du Recteur ni de faire publications et escrits sans permission.

    Signé : PHILIPPE DE MORNAY - L. CAPPEL, recteur - BOUCHEREAU, scribe.

     

    Le même jour, décidé que Bachellé, quoique rayé, pourra dans trois mois être réintégré s'il témoigne repentance et sur intercession de M. Cameron, son professeur, et autres plaignants.

    A l'égard de Leskout et Bureau, que l'imprimeur Portau sera exhorté de les congédier, sauf intercession des plaignants.

     

    En outre, pour ôter la rumeur et scandales produits par un livre intitulé « Satyre Démocratique », dont M. Locart, écossais, estudiant en théologie, proposant, est suppose être l'auteur, qu'il sera appelé au premier Conseil pour se justifier ou recevoir censures requises.

    Défense enfin aux escholiers, qui seront repris par le Gouverneur et le Conseil de leur imprudence dans l'affaire Bachellé de faire réunion ou publier aucune chose sans permission du Recteur. »

     

     

    Société des lettres, sciences et arts du Saumurois – Septembre 1910 N° 1 Page 65

    Texte portant sur l’Académie protestante de Saumur :

    « A la date du 22 janvier 1620, nous lisons encore ce qui suit :

    Sur le rapport fait par quelqu’un du Conseil que les escholiers commencent à courir la nuit, il a été arresté que tous ceux qui logeront des escholiers seront advertis de ne laisser sortir le soir ceux qui demeurent chez eux ; et s’ils ne peuvent les empêcher, en donner avis au principal ; que quelque soir on ira s’assurer s’ils sont à la maison et s’ils sont absents (seront punis) suivant la discipline du collège.

    Du 4 février suivant : Sur rapport de plusieurs escholiers ont été vus la semaine passée courant la nuit par les rues avec un très grand bruit, et qu’entre ceux qui ont fait cette insolence et noise au logis du sieur Mereau, où estaient quelques étudiants en théologie, estaient un nommé d’Oisseau et Deslandes, la Compagnie a trouvé bon que M. le Recteur se transporterait au Collège avec le Principal et le Conseil, et prist connoissance de l’affaire, et fit la censure et châtiment convenable.

    Du 12 février : Le recteur rend compte que « lorsqu’il a voulu prendre cognoissance de ceste insolence et débausche par le moyen de d’oisseau, ledit d’Oisseau se serait échappé et desvalé de la salle hauste où se fait la physique par la fenestre dans la rue, à l’aide de quelques siens compagnons en quoy il aurait été suivy par Lhostelier et Meusnier et la déposition de deslandes a érévélé qu’on pris part à cette insolence et débauche Le Dux, Bossugrie, les deux Dervais, les deux Remigoux. Surquoi il est décidé qu’ils seront appelés devant le Conseil.

    Du 19 février : Les susdits ayant comparu, après sérieuses remontrances et rude répréhension, il a esté statué que d’Oisseau serait placardé, au premier jour, moins pour l’insolence et débauche de nuit que pour la fuite du collège et  le danger où il s’est mis en descendant de la fenestre, sans qu’il fust poursuivy ou pressé aucunement.

    Lhostelier et Meunier, étant classiques, sont laissés à la correction de M. le Principal. Deslandes sera épargné pour avoir confessé l’affaire et avoir été chastié de naguère.  Le Dux est condamné au placard avec sursis jusqu’au premier trait de débauche. En attendant, l’église de Bordeaux sera advertie de ces comportements.

    Les autres en sont quittes pour force remonstrances et promesses solenelles de se mieux comporter à l’avenir.

    Du 26 février :

    D’Oisseau ayant fait amende honorable, le placard est levé, et il ne sera pas chassé, moyennant reconnoissance solenelle de ses fautes et garantie par son père que l’Académie ne sera pas repsonsable des inconvénients semblables.

    A la date du 1er septembre 1620, nous lisons ceci :

    Lu extrait des délibérations du Synode de Vitré :

    Comme les mauvais escholiers passent d’un collège à un autre et font le tour des Académies, on exigera un témoignage du modérateur du collège qu’ils quittent. »

     

     

    Ainsi, les commanditaires étaient passé d’un Dieu connu de l’église catholique à un Dieu dont les écrits rapportés étaient encore indiscutables mais pas les commentaires de ces textes.

     

    En fait, on ne pouvait éliminer Dieu tout comme on ne pouvait éliminer le fait que la nature était structurée.

    C’est ainsi que certains passent des religions au Grand Architecte de l’Univers, avant de passer plus tard à un Univers architecturé.  

    -        -              Création de la Franc Maçonnerie qui semble apparaître en Ecosse en 1598, puis en Angleterre avant de gagner le continent. Elle tente de s’abstraire des discussions religieuses pour s’attacher à des thèmes débattus dans un cadre plus « neutre ». Mais il existe autant de franc-maçonneries que de loges.

    -        Création de la Rose-Croix à partir d’un écrit satirique de 1614 (Réforme générale et commune de l’univers entier) qui épingle les projets de Réforme de l’époque issus de  textes dogmatiques plutôt que de la  science (les sciences étant alors en plein essor). 

     

     Toujours est-il que Portau ne pouvait pas totalement ignorer ce que faisaient ses assistants dans son atelier d’imprimerie, mais qu’il a été contraint de les sanctionner ou de perdre les contrats passés avec l’Académie de Saumur, malgré les liens d’amitié qui le liait au gouverneur Philippe du Plessis Mornay son créateur (de l’Académie !).

    Certains qualifient de rosicrucienne une des trois marques que Portau  utilisait (son « logo ») : le serpent crucifié sur une croix en tau(voir plus haut).  

    De même, on peut se poser la question sur ses liens avec ces terribles Rémigoux (= Rémigioux)qui couraient la nuit, quand on relève les liens semble-t-il exacts qui l’unissait avec certaines branches de cette famille.

     

      

    LES IMPRIMEURS ET LEURS LIENS FAMILIAUX

     

    Beaucoup d’historiens et d’auteurs notent les liens familiaux qui existent entre les différents imprimeurs :

    -        Comme tout commerce, les familles transmettent leurs biens à leurs enfants, et suivre la progression du matériel permet souvent de suivre l’évolution des familles.

    -        Les imprimeurs de cette époque impriment les textes d’auteurs notamment les protestants qui critiquent la société en place et proposent des alternatives jugées dangereuses et même dissidentes, dans un contexte de guerre de religion mêlée de politique.

     

    Ces liens familiaux semblent peu indicatifs au regard d’une histoire plus factuelle, mais pourtant nous verrons que c’est à travers eux que nous pouvons voir comment les idéaux portés par les auteurs protestants et leurs éditeurs se sont imprimés dans la société à leur époque et aux époques suivantes, indépendamment des interdictions, exils, assassinats, mises au désert qu’ils ont subies.

     

    Jean BERTON ? Imprimeur Limoges puis La Rochelle

     

    Paul BERTON

     

     

    Barthélémy BERTON marié avec Françoise de PIERRES (Cette famille de Pierres est aussi en rapport avec les Rémigeoux !)

    Parents : Jean PIERRES ° 1555 - La Rochelle (Saint-Yon) (17) Conseiller du roi, Lieutenant Général civil et criminel de la ville et gouvernement de la Rochelle  marié avec Anne GIRAUDEAUX née vers 1560 

     

     

     

    X BERTON mariée avec X HAY

    A noter qu’on trouve à cette époque à Paris une famille HAYE de libraires imprimeurs

     

     

     

     

    Madeleine HAY

     

    Barthélémy Berton laisse sa maison à Jean PORTAU

     

    Jean PORTAU Imprimeur marié avec ?? dont

     

    Thomas PORTAU  

     

    Marié à Pons avec Marie BESSION (Bulletin des archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis 1893 N° 13 Gallica)  dont Marie PORTAU mariée avec Jean MOUSSAT

     

    Marié à Niort avec Madeleine HAY petite fille de Barthélémy BERTON

     

     

    Charlotte PORTAU baptisée le 10 mars 1604 au temple de Saumur (P/M : M. et Mme du PLESSIS MORNAY, Philippe Du PLESSIS MORNAY « Le pape huguenot étant le fondateur de l’Académie protestante de Saumur marié à Charlotte Arbaleste) 

     

     

    Philippe PORTAU baptisée le 6 septembre 1606 (P/M : Mr le gouverneur Philippe de Mornay ; Marthe de Mornay sa fille épouse de Jehan de JAUCOURT Conseiller du roi en son conseil d'Etat et privé, délégué général des églises protestantes de France)

     

     

    Charlotte PORTAU baptisée le 6 mars 1605 (P/M : Antoine Durant, ancien de l'église ; Elisabeth du Mornay, fille du fondateur de l’Académie de Saumur et femme de M. de Saint-Germain)

     

     

    Elisabeth PORTAU - 0n ne connaît pas le nom de sa mère.

     Mariée avec René TROISMAILLES imprimeur à Niort. Celui-ci cède son atelier à son successeur Anthoine ANDRE marié avec Jehanne Philippes et décédé en 1612.

     

     

    Marie PORTAU fille de Marie BESSION mariée avec Jean MOUSSAT Contrat passé devant le notaire Jean Dutertre à Argenton

     

    Dans cette même famille se trouve un Etienne MOUSSAT Sergent royal, archer de la maréchaussée du Berry Procureur de la seigneurie d'Argenton sur Creuse ((ce serait le frère de Jean MOUSSAT marié à Marie PORTAU))  Marié avec Marcelle Madeleine PINEAU dont

    François Jean MOUSSAT ° 20/06/1621 Saint Marcel (36) + Notaire royal à Argenton sur Creuse marié le 13 novembre 1643 à Argenton-sur-Creuse 36200 avec Magdeleine DELAGRAVE née entre 1615 et 1625, décédée avant 1653. Elle appartient à la famille Delagrave qui donnera naissance plus tard aux éditions du même nom.

     

    On trouve aussi dans les registres d’état civil d’Argenton un Jehan MOUSSAT marié avec Maud ? Jehanne RAMIJOUX dont Jehanne RAMIJOUX née le 28 novembre ou décembre 1629 Argenton Vue 53 du registre (Parrain / Marraine :  Etienne MOUSSAT Sergent royal de la maréchaussée ; Huguette RAMIGEOUX)

     

    Et: François DE REMIGEOUX ca 1620 marié à Belâbre (près d’Argenton dans l’Indre) avec Jeanne BERTON sans que l’on puisse relier cette Jeanne aux imprimeurs du même nom, dont la famille était dite du Berry, même si une édition qui porte la mention TULE a laissé penser qu’ils pouvaient être de Corrèze.

     

     

     

    Rebecca MOUSSAT ° 5 février 1612 baptisée par le pasteur Bouchereau  (Parrain /Marraine :  Thomas Portau, son grand père qui a épousé en secondes noces Madeleine Hay, et Rebecca Hay, sans doute belle-sœur du parrain)

     

     

     

    Jehan MOUSSAT ° 17 juillet 1613 (Parrain / Marraine :  "Jean Hay, Sieur du Poirier, demeurant à Thouars et y tenant collège". Madeleine Hay, belle-mère de Marie Portau)

     

     

    Quant aux HAULTIN, ils ont de très nombreux liens chez les imprimeurs parisiens :

     

    Jacques GUILLARD Né à Strasbourg 67482 Marié avec Guillemine Saney 

     

    Michelle GUILLARD Décédée en 1568 à Paris – Libraire- Mariée à Paris avec  Guillaume des Bois / DUBOYS Décédé en 1566 à Paris- Libraire à Paris de 1526 à 1565, associé à Sébastien Nivelle et Guillaume Merlin.

     

    Guillaume GUILLARD – Libraire, juré et imprimeur à Paris de 1554 à 1568. Il donne l'adresse de Charlotte Guillard.

     Marié à Paris avec Yolande Chausson dont  Guillaume Guillard qui reprend l’atelier de Charlotte Guillard sa tante.

     

    Marie GUILLARD Mariée avec Sieur Bogard dont  Jacques BOGARD qui reprend l’atelier de sa tante.

     

    Charlotte GUILLARD Née vers 1480 – Décédée en juin 1557 à peut-être 77 ans à Paris- Libraire et imprimeur. Elle succède à son mari jusqu'en 1557.

     

     Mariée en 1502 à Paris avec Berthold REMBOLT né entre 1453 et 1458 à Ehenheim, Alsace, Saint-Empire romain germanique, décédé en 1518 à Paris- Imprimeur libraire à Paris et associé de Ulrich Gering qui créa la première imprimerie en France.

     

    Mariée bis vers 1519 avec Claude CHEVALLON né en 1479 décédé avant 18 juillet 1537 à Paris à 58 ans - Libraire ouvert aux humanistes. Juré imprimeur de 1506 à 1537 - de 1506 à 1520.   

    Après la mort de ses deux époux, sans enfants, Charlotte Guillard s’associera avec ses neveux : Jacques Bogard, Guillaume Guillard, Sébastien Nivelle et Guillaume Desboys, qui tous, débutent en tant que libraires. Desboys devient même son associé à compter de 1547.

    Le catalogue de Charlotte Guillard comprend entre autres des œuvres d'Érasme, Pacien de Barcelone, Hilaire de Poitiers.

     

    Charlotte GUILLARD issue certainement d’une famille du Maine, est aussi la tante de Pierre HAULTIN (père), formé sans doute chez elle à Paris à l’imprimerie.

     

     

    Gervais CHEVALLON Né à Paris- Libraire juré à Paris de 1537 à 1539

     

     

    Gillette CHEVALLON mariée avec Pierre REGNAULT libraire à Paris

     

     

    Une fille  GUILLARD mariée avec le père de Pierre HAULTIN

    Il résulte des textes cités dans les sources que Pierre Haultin serait le neveu de Charlotte Guillard, soit le fils de son frère ou de sa sœur. S’il était le fils de son frère, il porterait le même nom qu’elle, donc il serait le fils d’une de ses soeurs  qui se serait mariée dans le Maine.

     

     

    Marie HAULTIN § Jean de RUELLE Libraire associé à Pierre associé à Pierre HAULTIN

     

     

    ?  HAULTIN § Jean LE SUEUR fondeur à Paris Entre octobre 1550 et août 1555

     

     

    Pierre HAULTIN HOTTAIN Père (le premier im^rimeur de la famille, celui formé par Charlotte guillard) né vers 1510 à Villaine- sous – la Flèche .Décédé en 1587. Imprimeur libraire, graveur de caractères et fondeur de lettres.

    Associé un temps à Nicolas DUCHEMIN

    Mariée avec Marie VADE / VADET , d’une famille de fondeur de caractères

    Une sœur de Marie Vadé ? : Marthe Vadé est mariée à Michel CATHELIN sergent au baillage de Coulomniers dont Jean vadé fondeur de lettres.

     

    Arch. Nat., Y 109, f° 212 v°. : 23 décembre 1568. — Jean Vadé, fondeur de lettres, reçoit de Michel Cathelin, sergent au bailliage de Coulommiers, et de Marthe Vadé, sa femme, donation de leurs droits dans la succession de Marie Vadé, femme de Pierre Haultin, libraire.

     

     

     

    Pierre II  HAULTIN Fils Imprimeur fondeur

             

     

     

    Nicolas DUCHEMIN (celui cité plus haut comme associé à Pierre HAULTIN Père) né à Provins, 77379, + 1576 - Paris, Libraire Juré 1540 à 1576 Graveur et fondeur de caractère particulièrement pour la musique rue St Jacques

     

    Marié le 6 novembre 1545, Paris, avec Catherine DELAHAYE, pupille du libraire Poncet de Preux (Archives notariales de Paris)

     

    Poncet de PREUX né en 1481 et décédé peu avant le 2 mai 1559 est libraire juré de l’université de Paris (1510 – 1521), puis un des quatre grands libraires de la même université (1522- 1550). Il aurait publié à partir de 1507. Il serait gendre en premières noces de l'imprimeur parisien Philippe Pigouchet, et en secondes du libraire Guillaume Du Puy.

    Ce Poncet le Preux partage des éditions avec Charlotte Guillard (tante de Pierre Haultin Père qu’elle aurait formée) dont par exemple « In quatuor Evangelistas enarrationes – de Denys le Chartreux  Paris Jean Loys pour Charlotte Guillard, Poncet le Preux et Jean de Roigny – 1539

     

    Sources :

    Documents sur les imprimeurs, libraires De Philippe Renouard

    Imprimeurs et libraires parisiens – Jean Loys – Volume 6

    L'origine de l'imprimerie de Paris De André Chevillier

     

    Marie DUCHEMIN mariée avec Marc LOCQUENEUX Libraire Paris 1573 à 1589 Mt St Hilaire la Concorde Archives Libraires

     

    Marie Anne DUCHEMIN mariée avec Claude GOUDIMEL décédé le  24 août 1572 à Lyon, 69123 Massacré comme calviniste Musicien associé à son beau-père Nicolas Duchemin         

    Nicolas DUCHEMIN  Né à  Provins, 77379, + 1576 - Paris, Libraire Juré 1540 à 1576 Graveur et fondeur de caractère particulièrement pour la musique rue St Jacques

    Marié le 6 novembre 1545, Paris, avec Catherine Delahaye 

    Marié bis à Paris avec Jeanne DESHAYES dont

     

    Jeanne Duchemin 1571-1617 Mariée avec Michel GADOULLEAU Décédé 19 juin 1614 à Paris, Libraire Relieur Paris 1571 à 1614

    Parmi la fratrie de Michel Gadoulleau :  F Marie GADOULLEAUmariée avec Jean MESSAGER Graveur et Imprimeur en taille douce Paris 1600 à 1634 rue St Jacques à l'Espérance

     

    On retrouve des membres de la famille Remigioux précédente gravitant autour des protestants, des jurats et artistes de Bordeaux :

     

    REMIGION Marie (C’est le nom bordelais des Rémigioux, on verra aussi qu’ils ont une branche marchoise qui porte un autre nom) paroisse « Saint-Projet. Mariée vers 1650 avec DESHAYES Philippe Bourgeois et maître peintre ordinaire de Bordeaux où il arrive en 1634, originaire de Paris Domicilié rue Sainte-Catherine, paroisse Saint-Projet. Certains documents cités ci-dessous le pensent parent de Vincent Deshayes de Bordeaux et Jean-Baptiste-Henri et François-Bruno Deshayes, de Rouen, eux-aussi artistes.

    Il est à noter qu’il existait à l’époque une famille DESHAYES fréquentant les imprimeurs parisiens et comprenant des peintres, mais il n’a pas été possible de reconstituer leurs liens précis.

    Sources :

    Archives départ., série E. min. de notaires, Lafeurière.

    Archives municipales de Bordeaux, Etat civil, Saint-André et greffe du tribunal.

    Documents pour servir à l’histoire des arts en Guienne par Charles Braquehaye

    Réunion des sociétés des beaux-arts des départements :

    Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne … Section des Beaux-arts :

    Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques – Vol 1901 

    Recueils d’actes notariés relatifs à l’histoire de Paris et de ses environs au XVIème siècle, tome II

     

    DESHAYES Jeanne, § 14/01/1681 paroisse St-Maixent BORDEAUX avec Marc-Antoine FOURNIER Maître peintre, professeur à l'Ecole Académique de Bordeaux, souvent employé par les jurats, etc. Et peut-être aussi issu d’une famille de peintre et sculpteur de Paris.

     

     

     

    ET DONC …

     

     

    Si les sciences (y compris l’alchimie et l’astrologie, très prisées dans ces temps-là !) ont gagné de cette époque de s’être séparées du discours de l’Eglise, la laïcité n’était pas encore de mise : l’état civil était encore lié aux registres paroissiaux ou aux registres pastoraux (quand ces derniers étaient reconnus, car souvent seuls les contrats notariés faisaient foi des actes passés).

    Il faudra attendre la Révolution pour que l’état civil administratif naisse, et la loi de 1905 pour acter la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

     

     

    Sources

     

    J’espère avoir été claire dans le report des références dont je me suis servie. Toutes les informations précédentes proviennent de ces textes, des recherches dans les archives en ligne, et des sites de généalogie en ligne, principalement GENEANET.

    -        Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze - 1" livraison 1893 (Janvier, février, mars) 

    -        Bulletin philologique et historique jusqu'à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques Année 1962

    -        L'imprimerie à La Rochelle by E. Droz, Louis Desgraves

    -        Eugénie DROZ, L'imprimerie à La Rochelle. I. Barthélémy Berton (1563.1573), Genève, E. Droz, 1960, p. 11 et s.

    -        Louis GUIBERT, Les premiers imprimeurs de Limoges, Limoges, Vve H. Ducourtieux, 1893, p. 9- 18.

    -        Notice sur quelques livres des premiers imprimeurs de Limoges, Limoges, Vve H. Ducourtieux, 1895, in-8°, 32 p.

    -        Anatole CLAUDIN, Les origines de l'imprimerie à Limoges, Paris, A. Claudin, 1896, in-8°, 50 p.

    -        Louis DESGRAVES, Études sur l'imprimerie en Angoumois et en Saintonge aux XVIe et XVIIe siècles. I. Jean et Olivier de Minières, imprimeurs à Angoulême (1563-1602).

    -        Le masque ou la plume ou les ateliers délinquants de Jean Moussat, publication sur internet

    -        Fonds Martin 3 E 4452 (29 mai et 15 novembre 1627), 4453 (17 mars 1628); Fonds Violette 3 E 6840 ( 5 mars 1630) et 6842 (8 février 1631).

    -        Emile PASQUIER et Victor DAUPHIN, Imprimeurs et Libraires de l'Anjou, Angers, Editions de l'Ouest, 1932, consacrent leurs pages 224 à 303 aux éditions saumuroises. Ils témoignent d'une impressionnante érudition, mais ils ne parlent que des livres, négligeant les impressions secondaires, comme les placards réduits à une page ou des positions de thèse se limitant à un feuillet plié en quatre.

    -         J.-P. PITTION, Notes for a Saumur bibliography, XVII th century bibliographical documents in Marsh's Library, Dublin, 1971 et sq, apporte des compléments et dresse des listes de thèses imprimées.

    -        Louis DESGRAVES, Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIe siècle, t. 1, Saumur, Baden-Baden, 1978,
    - Louis DESGRAVES, Répertoire des ouvrages de controverse entre Catholiques et Protestants en France (1598-1685), 2 vol, Droz, 1984-1985,
      apporte de nouvelles découvertes et des observations érudites.

    -        E. Droz, Antoine Vincent. La Propagande protestante par le psautier. Dans Aspects de la religion religieuse, Genève, 1957, p 276-293. 

    -        Histoire de l’impression de la musique principalement en France jusqu’au 19ème siècle.

    -        Documents sur les imprimeurs, libraires en cartiers, graveurs, fondeurs de lettres, relieurs, tireurs de livres, faiseurs de fermoirs, enlumineurs, parcheminiers et papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600 de Philippe Renouard 

    -        L’abbaye de Maillezais : des moines du marais aux soldats huguenots – de Cécile Treffort – Page 114

     


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