• Laïcité : les différentes altéralités

    La laïcité est le principe résumé en séparation de l’église et de l’Etat.

    Le clip de l’Education nationale rappelle que la laïcité repose sur trois piliers : l’égalité des citoyens devant la loi, la liberté de croire ou de ne pas croire, la neutralité de l’Etat.  

     

    C’est dont le fait de séparer de façon claire :

    Sur le plan collectif

     

    Sur le plan individuel

    Sur le plan de l’institution

    Ce qui relève du fonctionnement d’un Etat et qui implique donc la totalité de sa population

    La délimitation du domaine individuel et des pouvoirs de l’Etat

    La connaissance des lois

    L’Etat en tant que représentatif de normes de fonctionnement acceptées par tous collectivement et individuellement

    Sur le plan individuel

    De ce qui relève des croyances spécifiques aux religions ou autres mouvements religieux, philosophiques ou politiques qui ne concernent que les personnes impliquées dans ces croyances, religions, partis, mouvements ou opinions personnelles.

    La définition du citoyen

    La connaissance de soi

    La cognitivité

    La personne en tant qu’individu avec ses croyances et représentations personnelles du monde qui l’entoure.

    Sur le plan social

    Ce qui garantit le fonctionnement la séparation entre ces deux entités Etat / religion ou croyance : la neutralité de l’Etat, en rappelant qu’il est aussi garant de l’organisation des cultes, donc de l’exercice de la liberté de croyance.

    La reconnaissance de l’autre La socialisation

    Théorie de l'attribution causale dans la psychologie sociale

    Cause externe ou interne

    Cause permanente ou temporaire

    Cause globale ou spécifique

    Le rapport individuel établi par chacun de nous entre ces deux entités, donc notre rapport personnel aux autres et à l’Etat, à la norme.

     

     

    Les éléments figurant sur ces tableaux symbolisent des notions, et pas les compétences nécessaires à leur compréhension ou leur élaboration.

     

    Il est à remarquer que les trois piliers sur lesquels reposent la laïcité, selon l’Education nationale, sont très proches des trois dimensions fondamentales de l’être humain : soi, les autres et les normes. 

     

    Une personnalité équilibrée prend en compte ces trois dimensions à part égale. Cependant, chacun peut minimiser l'importance et le rôle d'un pôle et en privilégier un autre. Chacun peut également avoir tendance à accorder une importance prioritaire à l'un ou l'autre de ces trois pôles.

     

     

    MOI, L’INDIVIDU

     

     

     

    La personnalité est approchée de façon différente selon les courants (psychanalytique, cognitiviste, psychopathologique, mais aussi behavioriste, humaniste …) et les chercheurs.

     

    C’est une triangulation entre :

     

    Le tempérament s’appuie sur la constitution physique et l’ensemble des dispositions organiques innées du sujet.

    La personnalité dépend de :

    L'inné physique et psychique

    L'état d'esprit et la condition physique

    L'expérience des situations passées

    La norme sociale / la norme individuelle

    Il en résulte un comportement.

     

     

    Confronté à son environnement physique, social et intellectuel,

    Cette confrontation donne lieu à la perception, et des réactions émotionnelles ou intellectuelles.

     

     La perception est un processus cognitif de sélection, d’organisation et d’interprétation des information fragmentaires et ponctuelles s collectées par les sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût).

    La sensation permet la collecte des informations du monde extérieur à travers les stimuli dus aux sens

    L’attention est la concentration mentale portée par l’individu sur un objet déterminé.

    La compréhension : classe et interprète mentalement l’information.

    La mémorisation conserve ou oublie l’information selon l’importance du stimulus, sa répétition dans le temps, sa relation en réseau avec d’autres informations.

     

    Les émotions sont littéralement un mouvement, une réaction rapide, ponctuelle, automatique donc involontaire à un stimulus affectif, environnemental, psychologique. Elles dépendent des acquis du passé, intellectuels ou psychologiques et impactent physiologiquement ou mentalement l’individu, se manifestant par des expressions, faciales, gestuelles, posturales ou vocales. On en distingue généralement six de base : la peur, la joie, le dégoût, la colère, la surprise et la tristesse.

    Les émotions en réaction avec un objet, une situation, donc elles impliquent une interaction avec « un autre objet ou sujet ».

     

    La cognitivité est incluse dans la personnalité. Le raisonnement, la propension à s’en servir prioritairement en fait partie.

    Ce qui donne le caractère : des caractéristiques stables émotionnelles, des attitudes et des comportements dont le social. Celles-ci permettent de distinguer une personnalité d’une autre. Le caractère est l’ensemble des traits qui singularise la personnalité et distingue une personne d’une autre. 

     

    Les attitudes ou intentions d’agir, prédispositions internes à l’individu naissent des acquis par l’expérience (opinions, croyance, idées, réflexes) modifiables dans le temps.  Elles marquent  un ensemble de fonctions, un rôle, qui indiquent le statut d’un individu par rapport aux autres, son statut social.

    L’attitude se décompose en trois éléments :

    -        la composante cognitive : elle reflète l’ensemble des idées, des connaissances, des croyances d’un individu à l’égard d’un objet ou d’une idée ;

    -        la composante affective : elle permet de déterminer l’appréciation, les sentiments à l’égard de l’objet ;

    -        la composante conative (ou comportementale) : elle montre la prédisposition à entreprendre une action.

     

    Le comportement est composé par les actions et réactions d’un individu observables de l’extérieur dans des situations données, soit les attitudes d’une personne lors de différentes situations, évènements ou relations. Il est extérieur et se voit car il manifeste la personnalité, il est observable.

     

    S’il y a correspondance cohérence entre attitudes et comportement, on parle de « consonance ». Dans le cas inverse, il y a « dissonance ».

    Jung propose :

    -        Deux modes d’investissement de l’énergie de la personnalité : l’introversion et l’extraversion.

    -        Quatre fonctions de base de l’appareil psychique : intuitif ou factuel, intellectuel ou affectif.

    Le type psychologique est le croisement entre modes et fonctions.

    D’autres types sont venus les compléter, notamment en cognitivité : stabilité / instabilité ; autonomie / soumission … 

     

    Les traits de caractère définissent la structure des dispositions psychologiques individuelles. Ils sont qualifiés pour permettre de décrire un comportement, les états affectifs, la valeur attribuée à l’individu.

    Dans la théorie des 2D (Osgood, 1962), les traits de personnalité sont répartis en deux groupes :

    -        Les traits sociaux (Sympathique; malhonnête …),

    -        Les traits de compétences (compétent ; dynamique…).

    Dans la théorie des 5D (ou Big Five), les traits ou facteurs de personnalités sont répartis en cinq groupes :

    -        L'extraversion (esprit bouillant, actif) / réserve

    -        Le caractère agréable, (personne sympathique, amabilité, gentillesse) / froideur 

    -        La conscience (organisation, minutie, application) / insouciance 

    -        La stabilité émotionnelle (calme, contrôle) / névrosisme 

    -     L’ouverture d'esprit et à l’expérience (personne imaginative, originale) / caractère banal 

     

    Pour rappel, la cognitivité distingue nombre de qualités cognitives qualifiées par paire.

     

     

    Les caractéristiques décrites dans le tableau se croisent et se combinent, aboutissant à une unité et une permanence qui constituent la personnalité, l’individualité  de chacun.

    Dans WWC Métacognition théorie.

    Métacognition

     

     

    La cognitivité est l’ensemble des processus mentaux nécessaires à la connaissance :

     

    Informations ou connaissances.

    Acquérir

    -        La sensation (voir, entendre, goûter, sentir), Le langage,

    -        La perception

    Traiter

    -        L’attention ou la concentration

    -        Le raisonnement, (, la compréhension, l’intelligence,

    Stocker

    -        La mémoire,

    -        L’apprentissage,

    Utiliser

    -        Le jugement, la prise de décision 

     

    L’identité ou soi-même

     

    Le soi, l’ego est notre identité de référence cognitive et sociale.

    On ne peut apprendre, connaitre, que par ce qu’on peut vivre, percevoir, ressentir, raisonner, découvrir, comprendre …

     

     

     

    L’ALTERALITE : L’AUTRE

     

     

    Emmanuel Levinas dans le recueil « Altérité et transcendance « (1995) voit dans l’altéralité une recherche sur la relation avec autrui.

    Pour sortir de cette solitude qu'il décrit comme désespoir ou isolement dans l'angoisse, l'être humain peut emprunter deux chemins, soit de la connaissance, soit de la sociabilité.

     

     

    L’altérité est le caractère, la qualité de ce qui est autre L’antonyme d’altéralité est identité.

    Tout ce qui n’est pas identique est autre.

     

    L’altérité est ce qui caractérise, distingue, différencie, diversifie une entité (individu, groupe social, culturel, religieux, ethnique, local …) par rapport aux « autres » entités extérieures à la réalité de référence et donc possédant des références ou identités différentes des nôtres. Cet « écart » à l’autre doit pouvoir être perçu ou mesuré.

     

    Il y a souvent confusion entre cognitivité et altéralité, et cette confusion impacte notre vie quotidienne et notre société.

     

    Ainsi, on peut penser que :

    -        Les outils modernes de communication incitent à l’altéralité alors qu’en fait, ces outils invitent à un échange d’informations, c’est-à-dire de représentations mentales de sentiments, d’opinions … D’où le problème des fake news mais aussi celui d’une « aseptisation » de la relation d’altéralité, qui est « dépersonnalisée » et qui supprime certains des éléments nécessaires à la communication humaine : le toucher, le regard, le ressenti, l’adaptation à l’autre …

    -        Les voyages permettent de s’ouvrir aux autres : Fausse idée que de penser que par exemple, parce qu’on a visité une mosquée et un souk on connaît la civilisation d’Afrique du nord …

    Ces voyages si à la mode et qui tuent la Terre de par la pollution qu’ils induisent sont indubitablement une ouverture d’esprit à d’autres cultures que les nôtres, mais ils ne portent que très peu à l’altéralité, pour peu qu’ils ne provoquent pas un repli culturel : combien d’hôtels proposent des repas locaux autres que de menus internationalisés ? Combien en zone de sécheresse proposent la même rationalisation de l’eau que  celle imposée aux habitants locaux.

    Combien ne proposent que des menus sans porc ou végétariens dans les pays où ces coutumes sont monnaie courante.

    Et pire : comment peut-on croire qu’il peut exister un hôtel écologique qui ne dérangerait pas la faune et la flore de l'’île jusque-là déserte d’habitants sur lequel il s'est implanté.

    Quels sont ceux d’entre nous qui sont rentrés changés par un voyage à l’étranger et non juste « distraits » ?

    Tout cela prouve que cette culture qui est sensée nous faire évoluer n’est qu’une somme d’informations et de données acquises au moyen de voyages couteux écologiquement mais considérés comme nécessaires.

     

    Ces ambiguïtés prouvent que la connaissance ne peut pas se contenter de donner informatives et marquent la confusion entre la prise directe d’informations (sur le terrain ou par la pratique) et l’acquisition d’autres données autres qu'informatives mais aussi partie intégrante de la connaissance.

    Ou encore, c’est la confusion entre la connaissance et le savoir :

    Qui n’a pas entendu dite d’un autre : oh, oui, je sais, j’ai entendu ça à la radio, la télévision … C’est la même confusion qu’entre celui qui a vu fabriquer un objet (un plat, …) et celui qui sait vraiment le confectionner.

     

    En clair, l’humain confond les données représentatives qu’il a emmagasinées avec les compétences qui en ont découlé : il sait intellectuellement mais il n’a ni intégré, ni réutilisé les données acquises. 

    Ceci indique la dualité entre :

    La connaissance et sa théorie

    Il est traditionnel de distinguer deux grands courants :

    -        Le rationalisme et les rationalistes affirment l'existence d’une connaissance indépendante de l'expérience, purement intellectuelle, universellement valable et indubitable.  

    -        L’empirisme : les empiristes, eux, affirment que toute connaissance procède de l'induction et de l'expérience sensible. Ce sont souvent aussi des sceptiques qui affirment qu'il n'existe aucune connaissance universellement valable, mais seulement des jugements nés de l'induction et que l'expérience pourra réfuter. 

    Il en découle deux formes de socialisation, une qui crée l’altéralité et l’autre qui la rend secondaire ou inutile :

    La socialisation qui sert à la construction ou la modification de la personnalité par la confrontation du soi avec l’autre, qu'il soit objet, sujet ou univers.

    La socialisation informative qui procède par la formation intellectuelle

    L’altéralité détermine le type de relation que l'individu ou la société mènera avec l'autre (Angelo Turco).

    La psychologie sociale étudie de façon empirique comment les pensées, les émotions et les comportements des gens sont influencés par la présence réelle, imaginaire ou implicite d'autres personnes ou encore par les normes culturelles et les représentations sociales.

    Dans un cas, elle sera positive, basée sur la coopération (hospes) L'autre est différent de façon plus ou moins analytique et mesurable.

    Il est possible donc de trouver dans cette altéralité des points de convergence et d’appui pour une construction réciproque.

    Le tourisme par exemple repose sur l'altérité puisqu'il exprime une triple quête : quête d'un lieu, quête de soi, quête de l'autre. (Rachid Amirou)

    Dans l'autre négative, basée sur le conflit (hostis)

    L’autre est une totalité irréductible et donc que l’on doit accepter ou rejeter comme tel.

    Les conséquences portent sur la conception même de l’altéralité :

    L'altérité étend la liberté individuelle au travers de celle des autres, impliquant l'attention aux autres, le respect fondamental et l'ingérence dans les situations identifiées comme portant atteinte aux droits fondamentaux des humains d'être eux-mêmes et chacun différent. C’est l’idée que la différence de l’autre aide à la construction de l’individualité par le contraste qu’elle forme avec l’autre.

    La tolérance implique la séparation entre soi et l’autre, l’idée que la liberté individuelle de chacun s'arrête là où commence celle des autres, et justifie l'idée qu’on ne doit pas me mêler des affaires des autres ; Le rapport social est réglé selon la loi et le droit.

           

     

    Dans le contexte de la médiation entre soi et l’autre, l'altérité implique la réciprocité, la responsabilité l'un de l'autre.

     

    Les sociologues distinguent la socialisation primaire de la socialisation secondaire :

    La socialisation primaire se construit dans l’enfance et l’adolescence et permet la construction de l’identité en contraste avec l’altéralité : ce qui est moi n’est pas l’autre.

    C’est à cette période que se forment les normes et les valeurs constitutives de l’individu, en relation avec sa famille, l’école …

    La socialisation secondaire prendra appuie sur la précédente pour la compléter, la prolonger ou la transformer souvent partiellement.

    Un changement complet du mode de socialisation ne pourrait provenir que d’un fait bouleversant complétement la personnalité construite avec une certaine forme de socialisation.

     

     

    NOUS UNE SOCIÉTÉ

     

     

     

    La société civile

     

    La société civile est constituée d'associations ou d'organisations censées être légitimes pour représenter la volonté des citoyens, donc pour représenter les individualités.

    La perception des questions de société lui est propre et n'est pas nécessairement représentative de la société législative constituée.

    Pour Larry Diamond, elle se fonde sur le volontariat, la spontanéité, l’autosuffisance, l'autonomie vis-à-vis de l'Etat, qui est lié par un ordre légal ou un ensemble de règles communes."

     

    La société 

     

    Une société est un groupe organisé d'individus humains ou d'animaux :

    -        Ayant établi des relations éphémères ou durables à une époque et en un lieu donné. Les moyens d'information et de communication les plus divers y sont une base.

    -         Une grande importance dans la vie quotidienne

    -        Ayant des rapports fortuits ou une organisation commune sou forme de lois / Règlement …

    -         Ayant un centre d'intérêt commun : économie, politique, juridique, sociopolitique, humanitaire, éthique, juridique, environnemental, scientifique, culturel …

     

    Elle possède des formes économiques et politiques, des conduites sociales, des valeurs morales engendrées par une communauté. 

     

    La société ainsi constituée est conçue comme une réalité distincte de l'ensemble des individus qui la composent.

     

     

    La triarticulation sociale / de l'organisme social, sociétale ou tripartition sociale (Rudolf Steiner) est fondée sur l'interaction des trois grands domaines d'activité de la société :

    Le spirituel et la culture au sens large (le spirituel, le social, l'écologie, l'humain)

    Le droit et la politique (élaboration et suivi des règles permettant la vie en société)

    L’économie (production, circulation et consommation des biens et des services)

    Suivant cette approche, pour Nicanor Perlas (ingénieur philippin, auteur de "société civile : le 3e pouvoir - Changer la face de la mondialisation"), le fonctionnement de la société (ou "organisme social) est considéré comme sain lorsque ces trois pouvoirs opèrent à la fois de manière autonome et coordonnée pour le bien de tous en collaborant de manière respectueuse. Ce qui nécessite d'instaurer :

    La liberté dans le domaine culturel qui tend à une forme d’autogestion respectant le principe de la non-ingérence

    L’égalité dans le domaine juridique

     

    La fraternité dans le domaine économique implique une forme de « globalisation » répartie en économie sociale et solidaire, opposée à un libéralisme

     

    Une organisation sociocratique est une forme d’organisation démocratique existant y compris au sein d’une organisation type entreprise visant l’autogestion, type association. Il s’agit d’une structure à différents niveaux mais interconnectés du haut vers le bas et du bas vers le haut.

     

     

    LES PROCESSUS DE LA LAÏCITÉ OU SOI, L’AUTRE ET LA SOCIÉTÉ

     

     

    Les processus menant à la laïcité peuvent être confondus avec ceux de la connaissance de cette trilogie moi / L’autre / la société ou Moi / l’autre / la laïcité …

    Simplement, l’approche ne peut se faire que par réflexion sur des sujets touchant à ces trilogies.

    D’où l’intérêt de les aborder par le biais des contes, des conseils de classe, de la philosophie …

     

    Le tempérament prédispose à l’un ou plusieurs des trois pôles d’intérêt : pour Soi (individualité), pour les Autres (social) ou pour un Projet (organisation, institution).

     

    Le passage de l’un à l’autre de ces pôles est déterminé par une motivation, un moteur d’action : par exemple la pratique, le résultat, la connaissance, l’estime, le désir de création ou d’innovation, de renouveau, la sécurité, la conformité …    Ce moteur d’action peut mener à un projet personnel … ou non.

     

    Cette motivation aboutit à un objectif conscient ou non. Il este fonction de l’individu même, de son âge, son milieu social, son sexe, son éducation …

    Vouloir que les gens « entrent en laïcité » comme on entrerait en religion, c’est vouloir que tous ces projets individuels conscients ou inconscients soient compréhensibles et acceptés par tous.

    Or ils se situent tous à des niveaux différents :

    -        L’un cherche juste à survivre

    -        Tandis que l’autre vit selon les principes qu’on lui a inculqués … ou pas

    -        Le troisième cherche à faire un plein d’expériences de toutes sortes à travers des animations, des voyages …

    -        Le quatrième est un puits de culture,

    -        Le cinquième est militant associatif, syndical ou politique

    -        Celui-ci est féru de spiritualité à titre individuel (il pratique la méditation, le yoga) ou religieux (il pratique selon des rites, des croyances…)

     

     

    Certains des freins inhérents à la compréhension de l’expérience ou de l’objectif de l’autre peuvent être évoqués :

    Les objections de principe soit le désir de rester dans l’état présent sans changement, souvent par désir de sécurité, crainte du nouveau, ou manque de visualisation de l’objectif à atteindre …

    Les objections subjectives liées à l’émotionnel. Elles sont propres à chacun et proviennent souvent sensations, perceptions, et « leçons de vie  »  mémorisés dans le passé.

    Les objections liées au mental, le désir de comprendre pour avancer avant d’agir ou de changer, les acquis intellectuels trop marqués qui bloquent leur propre évolution ou l’acquisition de nouvelles idées. Il n’est pas inutile de rappeler que toute nouvelle notion pour être acceptée doit être en cohérence avec ce qui a été précédemment appris, sou pein dedemander de gros efforts pour changer le réseau de connaissances déjà existant.

     

    Elle questionne plusieurs disciplines (la philosophie, l'anthropologie, l'ethnologie, la géographie, la morale et le juridique, les sciences de l'homme et de la société…) selon la nature de « l’entité » prise comme base de référence et conduit à s'interroger sur ce qui est autre (alter) que nous (ego), sur nos relations avec lui, sur les moyens de le connaître, sur la possibilité d'exister sans lui, sur la menace qu’il peut constituer pour notre propre individualité, notre personnalité.

     

     

    La philosophie, « désir de connaissance » et / ou « amour de la sagesse », 

     

    Emmanuel Kant ramenait le domaine de la philosophie à quatre questions : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? ».

     

    S’il était possible de lister les questions qui peuvent être abordées en philosophie, on y trouverait toutes celles que l’on peut se poser au cours d’une vie.

    Car tout devient philosophie quand il s’agit d’y former ou transformer sa personnalité :

     

     

    Retour sur expérience à propos d’un fait vécu       ou     Réflexion critique type philosophie analytique

    Phénoménologie

    Qu'est-ce que la vérité ? Qu’est-ce que la réalité ? Qu’est-ce que les émotions, le ressenti, une information.

    Quelle différence entre moi et les autres.

    Est-ce qu’il faut toujours dire la vérité ? C’est quoi grandir ?  Est-ce bien de grandir? 

    Les émotions, les sentiments, l’individualité,

    C’est quoi, un enfant ? Etre une fille ou un garçon, est-ce que c’est pareil ?

    Qu’est-ce qu’un ami ?  A quoi ça sert un ami ? Est-ce difficile d’être seul ? 

    Cognitivité

    Le raisonnement, la logique.

    L’école à quoi ça sert ? C’est quoi avoir de la chance ? Qu’est-ce qui se passe quand on se trompe ?

    Morale / éthique / politique

    Quelle est la fin des actions humaines ? Comment bien vivre ? Qu’est-ce que la vertu, le bonheur, le bien, le mal, la justice.  Le bien et le mal sont-ils des valeurs universelles permettant de définir cette fin ? 

    Quelles sont les relations entre droit et justice ? Comment naissent les normes juridiques ? Selon quels critères faut-il les juger ? Dois-je toujours me conformer aux normes et aux règles ?

    Doit-on toujours obéir ?  ?  Quel est le meilleur maître ?  La morale peut-elle et doit-elle guider l'action politique ? Pourquoi on ne fait pas tout ce qu’on veut ? Pourquoi, parfois, « C’est pas juste ! » ?

    La généralisation, la philosophie

    La philosophie est une approche qui repose, en principe, sur la raison. Pour le philosophe, en général, la spiritualité est une notion valide, aussi longtemps qu'elle ne fait pas « référence à des croyances, religieuses ou autres » et qu'elle se définit comme « l’incidence de la vérité (comme telle) sur le sujet (comme tel) ». La spiritualité est fondée sur la notion plus évasive et aléatoire de l'expérience intérieure » ou de la croyance

    La relation au monde, la spiritualité (laïque ou religieuse)

     

    On attribue au mot « religion » la racine latine :

    -        religare, dont le  sens est « relier, amarrer », le lien entre l’homme et une réalité universelle transcendante.

    -        Ce qui conduit à citer une autre racine éventuelle, relegere, « relire », relecture des rituels (diront certains) mais obligatoirement de l’univers à travers la perception et la cognitivité de l’homme

     

    Quelles sont les relations entre corps et esprit ? », « Comment fonctionne la cognition ? 

    Qu'est-ce que l'être ? », « Pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien ?  Y a-t-il des réalités immatérielles ? », « Dieu existe-t-il ? », « L'âme est-elle immortelle ? Incorporelle ? Qu’est-ce qui est beau ? C’est quoi la vie ?

     

     

    La philosophie est une discipline déductive et rationnelle. Elle n'est pas simple intuition ou impression subjective, mais demeure inséparable de la volonté de démontrer par des arguments et déductions ce qu’elle avance : elle est volonté de rationalité.

     

     

    Le processus de laïcité peut s’apparenter à un processus d’autocritique, d’ouverture aux autres, et de prise de conscience de l’univers dans lequel on vit.

    A ce titre, elle possède une double face à chacun des niveaux sur lequel elle s’applique :

     

     

    Aspect positif

    Aspect négatif

    Connaissance de soi

    Maîtrise de son corps : alimentation, sommeil, désir d’information et de connaissance, de culture … Les émotions ne peuvent pas être toujours considérées de façon négative et à dominer. Elles sont souvent recherchées (fête foraine, films, musique, sports…) et est souvent moteur de progrès. Mais la façon de se les procurer, l’objectif suivi, et la distinction entre émotions et informations doivent être « re » connus voire maîtrisés.

    Excès de toutes sortes (drogues, sport qui conduisent à l’addiction), confusion entre les savoirs (fixes et finis) et la connaissance (en mouvement et en réseau), refus d’admettre ce que l’on n’a pas expérimenté soi-même

    Ouverture à l’autre

    Constitution d’une société, démocratie, socialisation.

    La cognitivité reste une base et un point d’appui incontournable vers la spiritualité, même si elle n’en est qu’une composante. Des connaissances erronées ne peuvent pas mener leurs propriétaires à une universalisation valide, positive et vécue de ses opinions.

    Soumission à un parti, un groupe, une secte, une association. Jeu de pouvoirs entre opinions, convictions …

    Création d’une dichotomie entre partis (politiques) ou dans la société (public / privé) ;

    Création d’illusions ou de discours (politiques, spiritualistes, religieux) sans fondement réel, s’appuyant sur d’autres bases que celles sur lesquels ils devraient reposer.

    Spiritualité

    Extension progressive de son univers (de compréhension, de vie, de rencontre).

    Multiplication des modalités d’approche du monde dans lequel on vit.

    Dogmatisme, confusion entre son univers et l’univers, désir de dominer « son » monde …

     

     

    On peut donc conclure que le processus de laïcité est une déclinaison de l’altéralité sur différents plans de nos vies :

    -        Notre vie courante : l’acceptation de nous voir comme notre propre instrument de vie en confrontation avec le monde extérieur,

    -        Les autres : la constitution de la société avec nous comme une de ses composantes et les relations qui en découlent,

    -        Et l’univers : notre rapport à l’univers d’une façon générale, notre façon de nous y inclure, d’y former un parcours individuel et cohérent, d’y évoluer et de le comprendre.

     

    Voir la laïcité comme la séparation de l’église et de l’Etat n’en n’est qu’une infime partie et conséquence, une limitation à son domaine extrêmement réducteur et simpliste.

     

     

    Mais étendre cette notion aux domaines qu’elle touche ouvre des voies d’exploration riches à explorer ensemble au fil du temps.

     


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